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Crise de carburant : quand la proximité avec Bamako pénalise encore Koulikoro

Meguetan INFOS

Une fois encore, la proximité entre Koulikoro et la capitale malienne joue contre la cité du Méguétan. Cette relation de voisinage, censée être un atout, s’est transformée au fil du temps en un handicap structurel. La crise actuelle du carburant en est une illustration flagrante.

Alors que Bamako bénéficie d’un ravitaillement encadré sous escorte militaire, les localités environnantes peinent à se servir. Koulikoro, pourtant à seulement 60 kilomètres de la capitale, a reçu un approvisionnement tardif et insuffisant. Un paradoxe qui traduit un déséquilibre devenu presque habituel entre la capitale et sa « petite sœur » régionale.

Sur le terrain, la situation était préoccupante la semaine dernière. La ville ne compte qu’une dizaine de stations-service, dont à peine trois ont pu être ravitaillées. Les longues files d’attente, les tensions aux pompes et la spéculation sur les prix traduisent l’impatience et l’exaspération d’une population prise au piège d’une gestion centralisée.

Le fond du problème dépasse la simple logistique. Koulikoro, capitale de la 2e région, est souvent perçue et traitée comme une simple banlieue de Bamako. Dans la distribution des produits de consommation, elle passe souvent après les grands quartiers de la capitale, tels que Djélibougou ou Moribabougou. Le même scénario se répète dans presque tous les secteurs : la ville attend que Bamako soit servie pour espérer son tour.

À cela s’ajoute une autre réalité : la plupart des stations de Koulikoro appartiennent à des opérateurs indépendants, sans le poids financier ni les réseaux de distribution des grandes chaînes pétrolières. Dans un contexte de crise nationale, ces structures locales se retrouvent au bas de la liste, tributaires des aléas de l’approvisionnement et des négociations privées avec des intermédiaires eux-mêmes fragilisés.

Résultat : la proximité avec Bamako, censée être une chance pour le développement de Koulikoro, devient au contraire une barrière. Elle freine l’autonomie économique et renforce une dépendance qui prive la région de toute capacité de réaction rapide.

Pourtant, la situation pourrait être inversée. Koulikoro dispose d’un potentiel industriel, logistique et humain considérable. Avec une meilleure coordination régionale, un appui à la distribution locale et une stratégie de production propre, la 2e région pourrait transformer cette proximité en levier d’indépendance.

Mais pour cela, il faut rompre avec cette logique de dépendance silencieuse. La crise du carburant n’est pas qu’une pénurie : c’est un rappel brutal que Koulikoro doit désormais penser et agir pour elle-même, sans toujours attendre que Bamako montre la voie.

Il faut ajouter par conséquence que cette crise de carburant est passagère et convient de prendre la situation avec tarte et sociabilité.

Par la Rédaction 

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