Attaque terroriste à Madiama : usage inédit de drones kamikazes contre les Dozo
Meguetan INFOS

La commune rurale de Madiama, dans le cercle de Djenné, a une nouvelle fois été la cible d’une violente attaque terroriste ce mardi 30 septembre 2025. Fidèle à sa position de refus catégorique de toute allégeance aux groupes armés terroristes, la localité a opposé une résistance farouche à l’assaut. Fait inédit, les assaillants ont eu recours à l’utilisation de drones kamikazes, une première dans la zone, qui a fait plusieurs blessés parmi les groupes d’autodéfense Dozo.
Une attaque coordonnée
Selon des sources locales, c’est aux environs de 16 heures que des colonnes de terroristes, estimés à plus de 400 hommes armés, ont envahi Madiama à bord de motos. Les assaillants se sont introduits par la voie communale reliant le village à la Route Nationale 6 (RN6), occupant des points stratégiques dont la place du marché, tandis qu’un autre groupe est arrivé par l’Est.
Anticipant l’assaut, les Dozo, en état de veille depuis trois jours, avaient mis en place des dispositions défensives. Les échanges de tirs nourris entre les deux camps ont duré 1 heure et 6 minutes. Les terroristes ont finalement été repoussés jusqu’aux abords de la RN6.
L’usage des drones kamikazes
Alors que les Dozo se regroupaient après avoir repoussé l’ennemi, les terroristes ont lancé un drone kamikaze à environ deux kilomètres de distance. L’engin explosif a fait six blessés, évacués vers le Centre de santé de référence de Djenné pour des soins.
Pertes et bilan provisoire
Du côté des assaillants, huit corps de terroristes ont été retrouvés sur place, ainsi que plusieurs motos et armes d’assaut récupérées. Des dizaines d’autres cadavres auraient été emportés par leurs camarades en déroute. La population a reconnu certains des corps abandonnés, tandis que les survivants rôdent toujours dans les environs, menaçant de revenir récupérer leurs morts.
Réactions et inquiétudes
Un détachement des Forces Armées Maliennes (FAMa) est arrivé sur les lieux à bord de cinq véhicules militaires, mais bien après la fin des hostilités. Ce retard, une fois de plus dénoncé par la population, suscite l’indignation des Dozo, qui affirment avoir alerté les autorités dès les premières heures de l’attaque.
Les dépouilles des terroristes abandonnés sur la place du marché devraient être transférées vers les autorités locales pour servir de pièces à conviction, conformément aux procédures.
Un bastion de résistance
Madiama demeure une épine dans le pied des groupes armés terroristes, en raison de son refus constant de pactiser avec eux. La commune fait partie des derniers bastions de résistance dans le cercle de Djenné et la région de Mopti. Pour maintenir cette posture, la population mobilise d’importants moyens pour entretenir ses groupes de défense, un effort qui pèse lourdement sur ses ressources.
Face à cette menace persistante, les habitants de Madiama appellent de nouveau à un soutien militaire accru et permanent de la part de l’État, afin de dissuader les terroristes qui jurent de soumettre coûte que coûte la localité, symbole de leur humiliation.