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Madagascar: le photographe TangalaMamy interroge le droit à l’image

Meguetan Infos

À l’heure des réseaux sociaux et de la banalisation de la publication d’images privées sur des plateformes publiques, comment aborder le droit à l’image ? Cette question, le photographe malgache TangalaMamy se l’est posée. De son cheminement est née l’exposition éponyme, « Droit à l’image », présentée gratuitement au public à l’Institut français de Madagascar jusqu’au 17 octobre. Pour l’occasion, une cinquantaine de clichés ont été rassemblés. Des scènes du quotidien dans lesquelles, grâce à des procédés divers, aucun visage n’est jamais reconnaissable.

C’est l’histoire d’une exposition qui aurait pu ne jamais exister. Le visage du maçon malencontreusement caché par la brique qu’il soulève, celui du paysan masqué par la botte de riz qu’il bat : des clichés ratés, qui auraient dû se retrouver à la poubelle.

Sauf que le photographe TangalaMamy en a décidé autrement. « Normalement, on efface. Moi je ne les ai pas effacés. J’ai lu quelque chose sur le droit à l’image, dans un livre acheté à une station essence, et ça m’a donné l’idée : « Tiens, c’est un sujet à traiter en fait ! » C’est de là qu’est partie l’idée de chasser ces images-là. »

Aucune photo n’a été volée, parole d’artiste. Par des jeux de lumières, de tissus, de fumées, d’angles, aussi, TangalaMamy dissimule les visages de ses sujets tout en réussissant l’audacieux pari de captiver le spectateur.
« Même les autorités aujourd’hui bafouent le droit à l’image »
« Le Droit à l’image, pour moi, c’est un peu comme le principe de vie privée. Si je ne suis pas d’accord pour montrer ma belle gueule, eh bien j’ai le droit de ne pas vouloir montrer ma belle gueule », blague l’artiste.

Pour la spécialiste des médias et rédactrice en chef du média en ligne 2424.mg, Lova Rabary Rakotondravony, l’enjeu aujourd’hui, c’est de faire respecter le droit des personnes à disposer librement de leur image. « Même les autorités aujourd’hui bafouent le droit à l’image, déplore-t-elle. Tout le monde se fait à cette situation, parce que comme je le disais, même les autorités policières se permettent de publier des photos sur les réseaux sociaux de personnes qui sont encore présumées innocentes. Je dirais presque que c’est dans la culture. »

Cependant, la loi est claire : le nouveau code de la communication médiatisée prévoit des amendes et sanctions en cas d’atteinte au droit à l’image des personnes.

RFI

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