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Crise entre Alger et Paris: Emmanuel Macron joue l’apaisement

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Alors que les tensions montent entre la France et l’Algérie depuis plusieurs jours, Emmanuel Macron a plaidé pour l’apaisement ce mardi 5 octobre sur France Inter.

Rappel de son ambassadeur à Paris pour consultations, interdiction aux avions militaires de survoler le territoire algérien : depuis des propos d’Emmanuel Macron rapportés par le quotidien Le Monde, Alger renouvelle les signes de son mécontentement.

Sur la radio France Inter, ce mardi matin, le président a affirmé que ce qui se passe aujourd’hui est une crispation, une réplique de l’année dernière quand Alger avait rappelé son ambassadeur à Paris, après la diffusion d’un documentaire à la télévision. Emmanuel Macron dit avoir le plus grand respect pour le peuple algérien, et affirme entretenir des relations vraiment cordiales avec son homologue algérien.

Il appelle au dialogue : « Mon souhait est qu’il y ait un apaisement, parce que je pense que c’est mieux de se parler et d’avancer. Il y a sans doute des désaccords. La vie, c’est fait pour parler des désaccords et aussi les partager. Je pense que simplement, nous avons trop de nos compatriotes dont l’histoire est mêlée à l’Algérie pour faire comme si de rien n’était. »

La difficile question mémorielle

Emmanuel Macron lie les tensions actuelles au travail de mémoire entrepris par la France, notamment avec le rapport de l’historien Benjamin Stora : « Quand la question m’a été posée sur l’accueil du rapport de Benjamin Stora en Algérie, j’ai été obligé de dire la vérité. Avec le président Tebboune, on en a parlé et c’est quelqu’un en qui j’ai confiance. Il a eu des mots amicaux et proportionnés. Mais la contrepartie de Benjamin Stora a eu des mots extraordinairement durs. »

Emmanuel Macron appelle à reconnaître toutes les mémoires, et leur permettre de cohabiter. Il estime qu’il y aura immanquablement d’autres tensions encore. Dans ses propos rapportés par le journal Le Monde, le président français estimait que l’Algérie s’est construite sur une « rente mémorielle » entretenue par le « système politico-militaire ». Il a aussi questionné l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française.

Des propos qui ont fait réagir le Premier ministre algérien, Aïmene Ben Abderrahmane : « Nous n’acceptons pas ce genre de déclarations, l’Algérie est un peuple, une nation debout, ayant fait ses preuves dans l’histoire. »

Pour sa part, l’Organisation nationale des Moudjahidines, les anciens combattants de la guerre d’indépendance, appelle à revoir les relations algéro-françaises. L’ONM considère qu’il s’agit d’une priorité et même d’une responsabilité nationale.

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