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Frontière Soudan-Soudan du Sud: «Sa réouverture est une reconnaissance de son importance»

Meguetan Infos

La frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud est une des frontières les plus longues entre deux pays de tout le continent. Pour l’analyste politique soudanais Jok Maduk Jok, sa réouverture représente un potentiel de développement important pour les deux pays.

RFI : Que représente l’ouverture de cette frontière pour les deux pays ?

Jok Maduk Jok : Il s’agit d’un vaste territoire, où il y a une concentration importante de la population de part et d’autre de la frontière. C’est également un endroit où se trouvent la plupart des ressources naturelles, que ce soit du pétrole, des produits agricoles. Donc, c’est une frontière très importante qu’aucun pays ne peut totalement contrôler et fermer. Sa réouverture est en soit une reconnaissance de son importance : un territoire vital pour la survie des deux pays.

L’ouverture de la frontière va-t-elle avoir un impact économique important ?

Cela va avoir un impact économique majeur pour les populations locales qui n’auront plus à payer des sommes exorbitantes pour pouvoir vendre et acheter des  marchandises. Auparavant quand la frontière était fermée, il y avait tout de même des échanges commerciaux de part et d’autre de la frontière, mais ils étaient illégaux et les commerçants devaient payer des pots-de-vin. Aujourd’hui que la frontière est ouverte, ces taxes illégales devraient disparaître, cela fera baisser les prix. Et ce sera une bonne chose pour la population.

Donc cela devrait faciliter les échanges commerciaux ?

Tout à fait, le Soudan du Sud est un des plus gros consommateurs de produits provenant du Soudan, que ce soit du ciment, de l’acier ou des produits alimentaires. Le Soudan du Sud est un pays jeune, en construction, et donc l’importation de ces produits est nécessaire.

Mais ces échanges commerciaux profitent également au Soudan. Le pays produit du ciment, de l’acier. Mais ça ne se mange pas, il faut bien les vendre. Donc, ces échanges devraient également profiter au gouvernement qui va pouvoir officiellement  prélever des impôts qui, on l’espère, iront dans les caisses de l’État.

Est-ce qu’il y aura aussi un impact politique à l’ouverture de cette frontière ?

Oui, il y aura également des répercussions politiques et sociales. Par exemple, en ce moment, la situation au Soudan du Sud est très dangereuse et volatile. Les populations fuient vers le Soudan. Mais ces gens n’ont pas de statut, car personnes ne les reconnaît comme étant des réfugiés. L’ouverture de cette frontière va permettre la libre circulation des gens et donc probablement permettre une régularisation du statut de ces gens qui pourront peut-être obtenir un statut de résident ou avoir la possibilité de trouver du travail.

Cela va obliger des discussions et une coopération entre les deux États. Les deux gouvernements vont devoir travailler ensemble pour servir leurs populations qui se déplacent d’un pays à l’autre.

RFI

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