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Tiéman H. Coulibaly lors de la conversation citoyenne de l’ARP : “Sur les 61 ans d’indépendance, tous les responsables sont interpellés”

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Dans le cadre de la célébration des 61 ans d’indépendance du Mali le 22 septembre 2021, Tiéman Hubert Coulibaly (président de l’Action républicaine pour le progrès “ARP”) a animé, le samedi 25 septembre 2021 au Mémorial Modibo Kéïta, une conversation citoyenne sur le thème “Regards croisés sur 61 ans d’indépendance du Mali”. Il était accompagné par Amadou Koïta (président du PS Yeelen Koura). L’échange a mobilisé les militants des partis constituant l’ARP.

Dans ses propos introductifs, Tiéman Hubert Coulibaly a rappelé les grandes dates des événements qui se sont déroulés au Mali de 1960 à nos jours. Il a fait remarquer que le Mali, de son indépendance à nos jours, n’a pas été stable sur le plan politique. A ses dires, la crise du Nord a commencé en 1946, tout juste après la 2ème guerre mondiale. Et la première rébellion a éclaté en 1962, la 2e en 1990. Il a rappelé les deux guerres du Mali avec la Haute Volta (l’actuel Burkina Faso) en 1974 et 1985.

Il a démenti les propos qui faisaient croire que le Mali était un pays stable car, a-t-il dit, certaines réalités étaient cachées aux Maliens. Le pays a été secoué par des crises, des coups d’Etat dont celui du Cmln qui a renversé Modibo Kéita, le premier président du Mali indépendant. Après ce coup d’Etat, les militaires, avec à leur tête le lieutenant Moussa Traoré, ont régné durant 23 ans au lieu de 6 mois promis. Mais entre temps, en 1974, après le Référendum pour une nouvelle Constitution, a-t-il fait savoir, le Cmln a été secoué par une crise avec son lot d’exclusions, d’arrestations, d’assassinats tout comme le 28 février 1978, avec les arrestations de Tiécoro Bagayoko, Kissima Doukara, Karim Dembélé et autres.

En 1979, a-t-il rappelé, les militaires ont créé le parti unique, l’Union démocratique du peuple malien (Udpm). Après la création de ce parti, le Mali a été ébranlé de 1980 à 1981 à travers la révolte des étudiants qui a vu l’assassinat d’Abdoul Karim Camara “Cabral”. Ensuite, il y a eu de la turbulence et opposition à l’Udpm.  Cette crise a perduré pour aboutir à la révolution et à la chute du Général Moussa Traoré, le 26 mars 1991. Il y a eu la Transition dirigée par Amadou Toumani Touré “ATT” ; la Conférence nationale ; l’élection d’Alpha Oumar Konaré en 1992.

Tiéman Hubert Coulibaly a rappelé, entre autres, les différentes rébellions ; la signature de l’accord de Tamanrasset sous Moussa Traoré ; l’élection d’Amadou Toumani Touré en 2002 dont le mandat a été écourté avec  le coup d’Etat de 2012 ;  l’évasion des djihadistes et autres narcotrafiquants ; la transition dirigée par Dioncounda Traoré ; les élections d’Ibrahim Boubacar en 2013, 2018 et sa chute en 2020 ayant abouti à la Transition dirigée par Bah N’Daw et la chute de ce dernier ; la Transition dirigée par Assim Goïta.

“Depuis son indépendance à nos jours, le Mali a été caractérisé par l’instabilité depuis 1960, le Mali est caractérisé par de grandes divisions malgré les efforts fournis pour l’union. Et la violence comme mode d’expression politique est trop courante dans notre pays, la violence sur les Institutions, la violence sur les individus et la violence sur certaines communautés. Le pays n’a jamais été stable. Alpha Oumar Konaré a été le seul président de la République qui a pu finir ses deux mandants. A part Alpha Oumar Konaré, les autres présidents ont été déstabilisés et renversés” dit-il.

Le président de l’Arp de poursuivre ainsi : “Malgré les instabilités, les divisions, le Mali est aussi caractérisé par la foi en le pays. Le Mali est en guerre depuis 2006 depuis les attaques du 23 mai 2006. Depuis ce jour jusqu’à aujourd’hui, le Mali est devenu le terrain de prédilection des terroristes, des djihadistes. Ce n’est pas vrai que le Mali est un pays stable. Il n’y a jamais eu de paix au Mali. Cela fait 61 ans que les Maliens vivent dans des problèmes. Notre pays est instable. Jusqu’à présent, notre pays n’a pas trouvé de véritable voie de l’unité. Mais, le Mali est aussi caractérisé par la foi indescriptible en notre nation parce que, malgré les divisions, malgré l’instabilité, nous savons que notre terre nationale est une réalité historique”, a-t-il souligné.

Il a cependant affirmé, avec force conviction, qu’il tient à l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger dont on ne parle jamais des aspects positifs, notamment les voies de désenclavement et de développement. “Personne n’évoque des projets qui sont dans l’Accord pour la paix et la réconciliation concernant les secteurs économiques et de développement. Nous sommes tous obsédés par des questions d’armes parce que nous sommes obsédés par la guerre. Nous devons être obsédés par le bonheur des populations, nous devons travailler pour que les gens soient heureux là où ils vivent. Sur les 61 ans d’indépendance, tous les responsables sont interpellés. C’est pour cela que nous avons voulu cette conversation citoyenne pour donner la parole aux autres afin que nous puissions échanger et créer un esprit de débat dans notre pays. Parce que, plus on débat, moins nous sommes violents. Aujourd’hui, les violences physiques, psychologiques, les menaces, le terrorisme intellectuel et le règne du mensonge sont en train de pointer le bout de leur nez. Ce qui n’est pas une belle perspective pour notre pays. Nous devons débattre de ça, faire en sorte que l’esprit positif revienne”, a-t-il préconisé.

Tiéman Hubert Coulibaly a fait remarquer que les jeunes sont l’avenir du Mali. Et les politiques doivent parler de l’avenir des jeunes nés après la révolution de 1991. “Tout ce que nous faisons, doit être fait pour les jeunes pour qu’ils deviennent les bâtisseurs de demain”, a-t-il dit.

L’ancien ministre Amadou Koïta a remercié Tiéman Hubert Coulibaly pour l’initiative de la conversation citoyenne.  Il a rappelé que, de 1960 à 1968, le Malien était patriote. Le père de l’indépendance, Modibo Kéita, a développé le Mali avec des sociétés et entreprises d’Etat. Mais après le coup d’Etat de 1968, le Mali est tombé dans l’instabilité, dans des crises indescriptibles. Les jeunes doivent se battre pour la sauvegarde de la République et restaurer la dignité des Maliens.                          

 Siaka DOUMBIA

Aujourd’hui-Mali

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