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Mali / Transition et crise sécuritaire : Choguel désapprouve le chantage de Paris

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Dans son intervention à la tribune de l’ONU, le chef du gouvernement n’a pas manqué, à demi-mot, de fustiger le chantage des autorités françaises portant sur le retrait de la force Barkhane en cas d’accord d’installation du Groupe Wagner dans le pays.

maliweb.net – Après le coup d’Etat du 24 mai 2021 en vue de « rectifier la transition », le président et le gouvernement français se sont installés dans la menace et dans l’intimidation vis-à-vis des autorités maliennes. Ces manœuvres de Paris se sont intensifiées dès que nos autorités ont pris des initiatives d’explorer d’autres partenariats en vue de renforcer le dispositif sécuritaire sur le théâtre des opérations. Et surtout dès les premiers contacts avec les autorités militaires russes et chinoises, le président Macron, ses ministres Jean-Yves Le Drian et Florence Parly se sont versés dans une campagne de communication en vue de discréditer les autorités de Transition du Mali.

C’est pourquoi dans son intervention aux Nations Unies, le Premier ministre Choguel Maïga a exprimé sa désapprobation de la méthode unilatéraliste du désengagement français. « L’annonce unilatérale du retrait de Barkhane et sa transformation n’ont pas tenu compte du lien tripartite qui nous lie, c’est-à-dire l’ONU et le Mali en tant que partenaires engagés avec la France sur le front de la lutte contre les facteurs de déstabilisation. Le Mali regrette que le principe de consultation et de concertation qui doit être la règle entre partenaires privilégiés n’ait pas été observé en amont de la décision du Gouvernement français », a-t-il déclaré.

Pour le chef du gouvernement malien, la nouvelle situation née de la fin de l’Opération Barkhane, plaçant le Mali devant le fait accompli et l’exposant à une espèce d’abandon en plein vol, nous conduit à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome ou avec d’autre partenaires, de manière à combler le vide que ne manquera pas de créer par la fermeture de certaines emprises de Barkhane dans le Nord de notre pays. « Cette situation doit également inciter les Nations Unies à avoir désormais une posture plus offensive sur le terrain », a-t-il indiqué.

Auparavant, le Premier ministre de Transition avait, à une autre occasion, expliqué que l’existence de vestes zones du territoire national abandonnées par des forces de défense et de sécurité impose à l’Etat malien l’impérieuse nécessité de chercher d’autres partenaires dans ce domaine.

« Au sommet de l’Etat et au sein des populations maliennes, il existe un désir de paix et une soif de sécurité qui font écho à l’exigence d’efficacité des instruments et des mécanismes politiques et militaires mis en place et qui font paradoxalement du Mali un pays sur-militarisé mais très vulnérable face au terrorisme, devenu un facteur de désintégration de nos sociétés et de déstabilisation des fondements de l’Etat », a dénoncé le chef du gouvernement.

Par ailleurs, l’on se demande comment la crise sécuritaire du Mali peut être une menace pour le monde entier et susciter autant de négligence chez certains partenaires. Pourquoi le pays est-il sur-militarisé et en même temps si meurtri par des attaques terroristes ? « S’il est établi que la situation au Mali constitue une menace pour la paix et la sécurité internationales, il nous revient de trouver les voies et moyens idoines pour continuer à y faire face de manière holistique, solidaire et déterminée jusqu’à l’éradication de ladite menace », a déclaré Dr Choguel Kokalla Maïga.

Boubou SIDIBE/maliweb.net

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