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C-SCPC : L’administrateur provisoire révoqué

Meguetan Infos

Il n’y aura pas d’administrateur provisoire à la Confédération des Sociétés Coopératives des Producteurs de Coton (C-SCPC). Ainsi en a décidé le tribunal de la Commune III.

 Des mains invisibles roulant pour Bakary Togola, le président déchu de la C-SCPC en conflit avec la justice, sont parvenus à faire passer l’idée de nomination d’un administrateur provisoire à la tête de la faîtière des producteurs de coton. Comme un jeu de chaises musicales, le nom de Babouya Sanoussi Sylla, le président de l’Assemblée permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (Apcam) avait été initialement avancé. Celui-ci a été vite abandonné au profit de Souleymane Fomba, un cadre de la BNDA admis à faire valoir ses droits à la retraite en 2014. Il avait été nommé par ordonnance gracieuse n°32 du 1er septembre 2021, par la présidente du tribunal de grande instance de la Commune III.

Les conseils Me Halifa Habib Koné et Aldiouma Touré du bureau de la C-SCPC dirigé par Bakary Koné, ont introduit une assignation en rétractation contre l’ordonnance gracieuse n°32, portant nomination de l’administrateur provisoire auprès du tribunal de grande instance de la Commune III.

Dans son délibéré du vendredi 17 septembre 2021, la présidente du tribunal de grande instance de la Commune III a donné droit à cette requête en annulant l’ordonnance gracieuse de nomination d’un administrateur provisoire en faveur du bureau élu le 10 juillet 2021 et installé dans ses fonctions le 5 août 2021.

 

Venger Bakary Togola

La nomination d’un administrateur provisoire violait tous les dispositifs législatifs en matière de coopérative régie par l’Ohada. En plus, visiblement, il s’agissait, pour ses initiateurs, de venger Bakary Togola qui ne peut plus être à la tête de la C-SCPC (à cause de ses déboires judiciaires) et déposer Bakary Koné considéré comme une menace pour les magouilleurs dans le monde des producteurs de coton où le lobbying est trop développé.

Koné est craint pour avoir dénoncé en 2015, le ministre de l’Agriculture Bocary Tréta dans l’affaire de l’engrais frelaté, lors d’une question orale à l’Assemblée nationale où il a exercé 3 mandats consécutifs de député. Les troubles à la C-SCPC ont dès lors pris une connotation politique. Pour cause, la dénonciation faite contre Bocary Tréta, président du RPM, est restée une arrête au travers de la gorge de son parti.

Le plan consistait désormais à mettre une administration provisoire pour six mois au bout desquels, une assemblée élective serait convoquée pour mettre en place un nouveau bureau. Le tour serait ainsi joué pour régler définitivement un vieux contentieux politique causé par l’engrais frelaté depuis 2015.

 

Abdrahamane Dicko

Mali Tribune

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