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Terrorisme au Mali : Que cache l’assassinat de deux camionneurs marocains à Djidiéni ?

Meguetan Infos

Suite à l’attaque et l’assassinat de deux camionneurs marocains, le samedi 11 septembre, par des individus armés non identifiés, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop a reçu en audience hier lundi 13 septembre, l’Ambassadeur de Sa Majesté le Roi du Maroc au Mali et doyen du corps diplomatique, Hassan Naciri. Le ministre Abdoulaye Diop a exprimé, « au nom du Président de la Transition Assimi Goïta, la compassion et la solidarité du Mali au Maroc, suite à l’attaque contre un convoi commercial marocain le 11 septembre à Didiéni, région de Kayes ». Les deux camionneurs marocains sur la route reliant les frontières mauritano-maliennes à Bamako, avec des marchandises, ont été tués samedi et un autre blessé par ces individus armés non identifiés.

Ils étaient à bord de camions de marchandises qui venaient à Bamako. Les deux corps ont été transportés à Bamako. «Accompagné des membres de l’Ambassade et de quelques concitoyens Résidant au Mali, j’ai reçu et installé dans une Clinique privée à Bamako M. Wakrim Mohamed, chauffeur qui a été blessé lors de l’attaque meurtrière du 11 septembre. M.OUAKRIM est pris en charge par les médecins de la clinique dans les meilleures conditions. Sa santé ne suscite aucune inquiétude de l`avis des médecins », a écrit l’Ambassadeur du Maroc sur sa page facebook.

Ce lundi 13 septembre, le ministre de la Santé et du Développement Social, Mme Diéminatou Sangaré, s’est rendue au chevet de M. Wakrim.

Outre le blessé, un quatrième chauffeur a également survécu. Le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, à travers un communiqué, a fait part de l’engagement des autorités maliennes à retrouver et à traduire devant la justice, les auteurs de cette attaque lâche et barbare.

Selon l’Agence marocaine de presse (MAP), les assaillants armés se cachaient derrière les arbres bordant la route, citant des témoins selon lesquels « ils étaient cagoulés, portaient des gilets pare-balles et disposaient d’appareils de communication sans fil ». Il n’était pas établi dans l’immédiat si les auteurs de l’attaque, qui sont repartis sans emporter les marchandises, notamment des fruits, étaient des jihadistes ou des bandits.

Mais le même jour, dans l’après-midi, cinq personnes, dont quatre personnels de justice, y compris un juge, parties de Kayes (ouest) pour Bamako, auraient été arrêtées sur la même route par de présumés jihadistes, a indiqué à l’AFP Moussa Drissa Guindo, premier secrétaire à l’organisation du Syndicat autonome de la magistrature (SAM).

« Arrivés à Sebabougou, ils ont été interceptés par les jihadistes, très nombreux et lourdement armés”, qui leur ont “demandé de sortir du véhicule ».

Contrairement à ses compagnons de voyage, le juge, Sarafilou Coulibaly, a refusé de descendre. Il avait sur lui sa carte professionnelle de magistrat mais a également refusé de présenter une pièce d’identité, affirmant qu’il n’en avait pas, selon la même source. Après avoir tenté de le faire sortir de force du véhicule, les jihadistes présumés ont finalement laissé repartir les passagers sans savoir à quelle profession ils appartenaient et « ils sont arrivés à Bamako sains et saufs », rapporte l’AFP.

Les enlèvements et disparitions représentent plus de 40 % des violences contre les civils au Mali recensées dans le dernier rapport trimestriel de la division des droits de l’Homme de la Minusma. Environ 70 % de ces rapts sont attribués aux jihadistes, selon la même source. Les juges, comme les fonctionnaires en général, sont exposés au risque d’enlèvement lorsqu’ils prennent la route sans garde ou escorte militaire. Depuis le déclenchement de rébellions indépendantiste et jihadiste dans le Nord en 2012, le Mali est plongé dans une tourmente multiforme qui a fait des milliers de morts, dont de très nombreux civils, malgré le soutien de la communauté internationale et l’intervention de forces de l’ONU, françaises et africaines. Ces violences se sont entremêlées à des conflits intercommunautaires et à des attaques crapuleuses, en particulier dans le centre du pays, qui compte pour plus de la moitié des violences envers les civils, selon la Minusma.

B. Daou

Le Républicain

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