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Incidents Nice-OM : D’autres sanctions étaient-elles possibles ?

20minutes.fr

FOOTBALL « 20 Minutes » fait le point sur les sanctions infligées par la commission de discipline de la LFP au club de Nice et aux joueurs marseillais après les incidents d’OGCN-

Des violences ont éclaté lors de la rencontre entre Nice et l’OM à NIce dimanche 22 août 2021. — AFP
  • La commission de discipline a décidé de faire rejouer le match entre Nice et l’OM sur terrain neutre.
  • L’OGC Nice a écopé d’un point de suspension tandis que le défenseur marseillais Alvaro Gonzalez a été suspendu deux matchs et Dimitri Payet un match avec sursis.
  • L’Olympique de Marseille s’appuie sur la jurisprudence et aurait aimé avoir le match gagné sur tapis vert.

Une décision qui fait forcément réagir. La commission de discipline de la Ligue de football professionnelle (LFP) a rendu mercredi soir ses sanctions après l’interruption du match entre Nice et l’OM, le 22 août dernier. La commission a décidé de faire rejouer le match sur terrain neutre et à huis clos. L’OGC Nice s’est vu infliger un point de suspension au classement, et devra purger un dernier match à huis clos. Du côté de l’Olympique de Marseille, Alvaro Gonzalez a écopé de deux matchs de suspension, un avec sursis pour Dimitri Payet et Pablo Fernandez, le préparateur physique du club, a été suspendu jusqu’à la fin de saison.

20 Minutes fait le point sur les sanctions infligées, la jurisprudence liée à ce genre d’incidents en Ligue 1 et sur les possibilités d’appel des deux clubs.

Est-ce que la LFP aurait pu faire autrement ?

Une séance marathon de cinq heures et pas moins d’une heure et demie de délibération pour ce match entre Nice et l’OM, qui ne sera, lui, jamais allé au bout des 90 minutes, mais aura fait le tour des télévisions bien au-delà de nos frontières. Une délocalisation dans un hôtel parisien faute de place à la Ligue et des sanctions « très sévères », selon Sébastien Deneux, le président de la commission de discipline. « Ce qui a été primordial pour nous, c’est le degré d’importance des incidents, qui constitue un niveau de désordre extrêmement élevé, quasi inédit, et qui doit mener la commission à entrer dans une zone de sanctions qui est, elle-même, très sévère et très élevée », a-t-il rappelé.

Vincent Duluc estime dans son édito du jour dans l’Equipe « qu’il fallait annoncer à la France du football que ce qui s’était passé était inacceptable et ne devait jamais se reproduire. La commission de discipline a préféré faire savoir qu’elle comprenait équitablement les victimes et les coupables. Elle a cherché un verdict vaguement populaire ».

Quelles réactions des clubs ?

Stratégie diamétralement opposée entre les deux clubs concernés par ces sanctions. Contacté par 20 Minutes, le club azuréen n’a pas souhaité réagir sur les décisions de la commission de discipline de la LFP, alors que l’Olympique de Marseille, par la voix de son directeur de la communication, Jacques Cardoze, s’est exprimé à plusieurs reprises. « On est extrêmement choqués par les sanctions qui ont été prises contre Alvaro et même Payet », a-t-il dans un premier temps réagi à l’AFP. « On a l’impression qu’il fallait un bouc émissaire côté OM et que c’est lui qui a pris. C’est la violence qui doit être condamnée, pas les acteurs du jeu », a-t-il ajouté concernant les sanctions à l’encontre de ses joueurs.

Quant à celles infligées à l’OGC Nice, Jacques Cardoze pense que « face à la violence commise ce soir-là, la commission se devait d’être plus sévère sur ce point pour que ça ne se reproduise pas. Elle manque d’exemplarité pour le foot français ». Et cite d’autres cas de matchs interrompus pour justifier son souhait de voir le match donné gagné à l’OM, « tout simplement parce que Bastia-Lyon, Metz-Lyon et même Nantes-Toulouse en 2007, interrompu à la 87e pour un envahissement de terrain, dans les trois cas l’équipe visiteuse a été donnée vainqueur », a-t-il avancé sur RMC.

Que dit la jurisprudence ?

Jacques Cardoze s’appuie sur la jurisprudence, mais seulement deux de ses exemples sont justes. Il y a une nuance pour le troisième cité. Le match Nantes-Toulouse a effectivement été interrompu à la 87e minute en 2007 alors que le score était de 0-0. Le match a été perdu 3-0 par le FC Nantes sur tapis vert pour l’envahissement de la pelouse par ses supporters. Le match Bastia-Lyon de 2017 avait également été interrompu après une bagarre générale entre des supporters bastiais, venus sur la pelouse, et des joueurs lyonnais. Bastia avait perdu ce match 3-0 sur tapis vert, et s’était vu infliger une sanction de deux matchs sur terrain neutre.

Le match Metz-Lyon de 2016 avait été interrompu à la 30e minute après des jets de pétards vers le gardien Lyonnais Anthony Lopes alors que le FCM venait d’ouvrir le score. La commission de discipline avait décidé de faire rejouer ce match à huis clos le 5 avril 2017 et la rencontre avait été remportée 3-0 par l’OL. Contrairement à ce qu’affirme Jacques Cardoze, ce n’est pas sur tapis vert que Lyon a gagné, même si le score de 3-0 peut le laisser penser. Une décision proche de celle rendue mercredi soir par la commission de discipline pour ce match Nice-OM.

Est-ce que les sanctions sont susceptibles d’appel ?

Le directeur de la communication de l’OM a prévenu que Pablo Longoria se laissait le temps de réfléchir quant à un possible appel de la décision rendue par la commission de discipline. « Nous attendons les écrits et les motivations de la commission », a-t-il expliqué, ajoutant que le président marseillais s’exprimerait ce jeudi dans un communiqué.

 

 

La décision de la commission de discipline peut être frappée d’appel devant la Commission supérieure d’appel de la Fédération française de football, mais cet appel n’est pas suspensif. Ce fut le cas pour le match entre le Sporting et l’OL, après l’appel du club corse, mais la commission supérieure d’appel de la FFF avait confirmé les sanctions infligées par la commission de discipline. Il est pas rare qu’elle les durcisse.

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