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Demande sociale : Le Gouvernement sous la pression des Syndicats

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De revendications en revendications, désormais le Mali n’est plus sous la pression des seuls mouvements terroristes et sécessionnistes ou de la Communauté internationale, mais il est pris en otage par les Syndicalistes, les Activistes et autres pseudo défenseurs des Droits des consommateurs. Toute une nouvelle race de revanchards qui n’agissent point avec raison mais sous l’émotion. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que leurs meneurs ne tiennent plus à la défense et à la protection des intérêts légitimes des travailleurs. Ce qui dénote que l’on est en droit de s’interroger si réellement le mobile de toutes ces revendications ne serait pas artificiellement créé sous prétexte de lutter pour l’amélioration des conditions de vie et de travail de l’ensemble des populations. Du moins, sur le front syndical, tout porte à croire que l’on ignore les limites et prérogatives de la mission confiée au Gouvernement de la transition.

Par rapport à la multitude de revendications spontanées érigées en système par les Syndicats et certaines associations se créant spontanément, la demande sociale prend une tournure plus sombre. Pour preuve, les Travailleurs du Département des Affaires étrangères, les Surveillants de prisons, la Police, la Santé et les transporteurs étaient, récemment, tous et à la fois dans les rues de Bamako. Ce qui présage que le pays est en train de descendre au creux de la crise multidimensionnelle au lieu de s’en sortir.

Confronté à cette posture, le Gouvernement de la transition est désormais sous la pression des Syndicats. Ce qui atteste que peu importe pour la question de bonne volonté politique annoncée par nouvelles Autorités disposées à trouver un terrain d’entente avec les Leaders syndicalistes et tous les acteurs politiques et de la société civile. C’est dans cette perspective que, le 15 juin dernier, le Premier Ministre, Choguel Kokalla Maïga, s’est rendu au siège de l’UNTM pour relancer le dialogue social avec les Responsables des dix Comités nationaux membres de cette centrale. Mais, la Direction de la Bourse du travail a alerté leur hôte que la période de grâce accordée par l’UNTM à son Gouvernement n’excédera pas dix jours à compter de son premier Conseil des Ministres. Dès après cette période d’attente unilatéralement décidée si sa demande n’est pas satisfaite intégralement, c’est la relance avec la saison des grèves (temporairement suspendues suite au coup d’Etat du 24 mai 2021). Cela, avec des journées et des semaines entières de grèves et de débrayages dans tous les secteurs vitaux de la Nation et sur toute l’étendue du territoire national. Pourtant, ces revendications ont été conclues avec le Président IBK. Dans presque tous les secteurs de l’Administration publique, des Banques et établissements financiers de la place et même du privé, les activités socioéconomiques ont été paralysées.

Certes, la mission officielle des syndicats est d’assurer la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs, d’œuvrer à l’amélioration progressive des conditions de vie et de travail de ces derniers. Mais, cette mission doit se réaliser sans aucune intention de prendre la vie de la Nation tout entière en otage. Or, de nos jours, pour les Syndicats, peu importe de la situation du pays aujourd’hui en état de guerre et en profonde crise sociopolitique.

A l’instant, sur tous plans, l’heure devient grave ; car, outre la crise sécuritaire et sanitaire qui frappent de plein fouet tous les secteurs vitaux de l’économie nationale, au plan socioéconomique, tous les signaux sont au rouge. Contexte dans lequel l’Union Nationale des Travailleurs du Mali menace de renouer avec ses grèves illimitées avec la seule plate-revendicative la mise en application intégrale et à l’immédiat des Accords signés de force avec le Régime d’IBK. De revendications en revendications, ce pays risque de se détruire de lui-même. Cela, de par ces revendications multiples et trop pressantes des Syndicalistes. Des revendications qui devaient être posées depuis bien avant cette période de transition qui risque de se compliquer davantage. L’injustice que combattrait aujourd’hui Yacouba Katilé et les siens date des années voire des décennies ; mais, sans s’en préoccuper sauf sous un Gouvernement de transition qui n’a désormais que huit (8) petits mois de survie. Alors, il est à se demander toujours jusqu’où sera enfoncé ce pays par les Syndicats qui, au lieu de privilégier les vertus du dialogue constructif et responsable, optent pour la logique de prise en otage du pays et la remise en cause du processus de sortie de crise en cours.

Aujourd’hui, l’essentiel, le souci principal de ceux qui sont derrière ces revendications pas illégitimes mais contrevenues, objectées et à contre-jour ce n’est plus de sauver le Mali dont l’avenir doit être mis au-dessus des intérêts partisans mais d’œuvrer à son implosion.

Djankourou

L’Aube

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