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Etats du Sahel : L’esclavage alimente le terrorisme

Meguetan Infos

Le combat repose sur l’observance des recommandations formulées au cours d’un forum axé sur la question.

En plus du terrorisme, l’esclavage sévit dans les pays du G5 Sahel.L’accession à l’indépendance ne s’est traduite par la fin les inégalités sociales. Une situation qui est l’aîné des soucis des gouvernements successifs avec des approches différentes. Le père de l’indépendance, Modibo Keïta s’est servi du levier socialiste pour corriger des inégalités plus criantes : gratuité de l’école, collectivisation des moyens de production.Aux lendemains du renversement de son régime, Moussa Traoré a surfé sur la liberté d’entreprise. Toute l’analyse a reposé sur l’argument de l’effet de ruissellement. Plus les plus nantis font fortune, plus ils créent des emplois. Au bas de l’échelle, les pauvres vont améliorer leur revenu avec les opportunités d’emploi offertes.

Le cauchemar

Le mal est dur à cuire. Plongeant certains esprits tordus à réduire en esclave leurs frères et sœurs. Le phénomène a pris de l’ampleur. On assiste de plus à la prolifération de réseaux d’exploitation sexuelle. Et les victimes ne se comptent plus du bout des doigts. Des mineures aussi bien des adultes sont enroulées dans la spirale et sont sujettes à des maladies vénériennes, notamment la gonococcie et la mère des maladies, le sida, bien que les chiffres publiés indiquent un ralentissement en raison des progrès enregistrés dans la prise en charge médicamenteuses.

Le salaire, largement en dessous du Smig, incite d’autres à tenter l’aventure qui finit mal, le clair du temps. Des exemples de villageoises venues dans les centres urbains pour constituer un trousseau de mariage et qui repartent avec les mains vides, parce que les maîtresses de maison pour ne pas souvent ne verser les sommes d’argent dues inventent un tissu de mensonges qui les font fuir.

Sans passer sous silence, les candidats à la migration qui sont vendus aux plus offrants sur les routes des pays de transit ou qui échouent entre les mains de proxénètes dans des pays d’accueil. Ou encore carrément terminent leur course entre les mains des groupes terroristes.

A signaler aussi, des citoyens réduits en esclavage dans leur contrée, histoire de perpétuer une tradition millénaire. Les exemples font légion au Ma li, au Burkina Faso, en Mauritanie, auNiger et auTchad.

Six idées phares

Un forum a regroupé le réseau dédié à la lutte contre ce fléau qui gangrène instantanément dans le Sahel. Pour le secrétaire exécutif de réseau Ali Bouzou, les six recommandations lors du dernier forum tenu à Bamako la semaine dernière sont les suivantes: C’est aux chefs d’Etat du G5 sahel à prendre conscience du phénomène de l’esclavage, cause de frustration et pouvant alimenter le terrorisme ; le gouvernement de la République du Mali doit prendre des mesures immédiates et urgentes pour mettre fin aux exactions , humiliations et violations des droits de l’homme dans la région de Kayes ; les organisations internationales, régionales et sous régionales doivent demander que soit inscrit dans leur agenda la lutte contre l’esclavage et le soutien aux victimes de cette hydre ;le réseau du G5 sahel demande aux autorités maliennes d’adopter une loi criminalisant l’esclavage et son application effective afin de punir les auteurs et co-auteurs de cette barbarie ; au réseau du G5 et ses partenaires insistent sur une solidarité accrue à l’égard des victimes et le développement de nouvelles stratégies conséquentes pour l’éradication de l’esclavage et pratiques analogues.

Pour ce faire d’ores et déjà, le réseau G5 sahel se propose de « se constituer en partie civile pour défendre les causes de ces victimes tuées, humiliées chassées et privées de leurs terres » a-t-il annoncé. Avant de lancer un appel pressant en direction des institutionsrégionales et internationales telles que la CEDEAO, l’UA, l’EPU, le rapporteur spécial sur les formes contemporaines de l’esclavage, l’organisation des Nations Unies et le conseil de sécurité des Nations Unies en faveur d’une condamnation de ces pays pour non-respect de la dignité de la personne humaine.

De la prise en compte de ces recommandations dépend la fin de la pratique de l’esclavage dans le Sahel.

Diak

L’Informateur

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