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Gao : le problème de la gestion des ordures reste entier

A Gao, les caniveaux n’ont pas été curés et la ville ne dispose pas de dépôt de transit pour les ordures encore moins d’équipements de transport d’ordures. Les ordures ménagères sont collectées par des charretiers contre paiement de 1000F à 1500 Fcfa par mois, selon les quartiers.

 

Mais les ordures au niveau des lieux publics, notamment le marché et autres sont ramassées par les groupements d’intérêt économique (GIE) que la mairie utilise. Toutes les ordures collectées sont directement déversées sur les sites d’anciennes carrières, dans les espaces publics ou dans les rues des quartiers lointains. Une absurdité: on déverse les déchets même dans les cours de certains établissements scolaires publics. L’école publique du 4è quartier d’Aljanabandja C en pâtit.

Le gardien de l’établissement d’enseignement est ici bien avant l’occupation des régions septentrionales par des groupes terroristes. «Toutes les familles voisines viennent y jeter leurs déchets. Les charretiers déposent aussi leurs déchets dans la cour de cette école. Pour eux, c’est le site d’une ancienne carrière. Aujourd’hui tous les habitants du quartier souhaitent que cela s’arrête. Nous respirons une odeur nauséabonde  sans compter les moustiques», déplore le gardien.

Nous avons surpris le jeune Moussa en train de déverser les ordures de sa famille dans la rue, au 4è quartier, en face d’une famille. C’est le patriarche de la famille qui aurait lui-même conseillé d’endiguer les eaux de pluie par les ordures. Amadou Dao, comptable au gouvernorat de Gao, précise aussi que les ordures du gouvernorat sont collectées par un charretier qu’il paie par mois à 20.000 Fcfa. Alpha Cheick Cissé est conseiller et habite dans le quartier de Djoulabougou, en plein centre ville. Il a fait savoir que les GIE qui collectent les ordures ne sont pas «sérieux» parce qu’elles peuvent faire une semaine sans ramasser les ordures. «Mais puisque on enlève pas les ordures, les habitants aussi ont trouvé l’alternative de les déverser dans les caniveaux ou dans le fleuve», souligne M. Cissé.

Le directeur régional de l’Assainissement, du  contrôle des pollutions et nuisances (DRACPN) par intérim de Gao, Mohomodou Boncana Maïga trouve que les GIE à Gao n’ont pas les moyens d’y faire face. Selon lui, la mairie qui les utilise pour la collecte des ordures des lieux publics n’a qu’une seule benne tandis que la décharge provisoire qui se trouve sur la route de Kidal est assez loin. «C’est pourquoi les ordures sont déversées dans les rues ou dans des anciennes carrières, soit par des GIE, soit par des charretiers» a expliqué le directeur intérimaire.

Dans le cadre de l’assainissement des 9 quartiers de Gao, un microprojet initié par  l’ONG Stop Sahel avec HIMO est en cours, a expliqué le directeur régional de l’Urbanisme et de l’Habitat. Selon Mohamadou Cissé, le curage des caniveaux doit se faire avant la saison des pluies. «Dans la ville de Gao, il y a deux gros quartiers pour lesquels on doit réaliser des caniveaux pour l’évacuation des eaux de pluies. Il s’agit des quartiers Château et du 4è quartier», précise-t-il.

 

Le maire de la commune urbaine de Gao, Boubacar Dacka Traoré, a indiqué que la mairie n’a qu’un seul camion benne pour ramasser les ordures. Il déplore le manque d’équipement pour l’assainissement de la ville et surtout l’absence de dépôt de transit. «Les travaux de réalisation des caniveaux ont été mal faits parce que l’entreprise a superposé les anciennes dalles sur les nouvelles. Ce qui empêche l’écoulement des eaux vers le fleuve», détaille-t-il.

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