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La transition sur les traces des régimes antérieurs ?

Le pouvoir de la transition est en train de perpétuer les pratiques d’une gouvernance chaotique combattues au prix du sang des martyrs tombés, sous les balles assassines de la FORSAT. C’est l’essentiel qu’il faut retenir du message des leaders du M5-RFP, lors de l’assemblée générale qu’ils ont organisé le samedi 6 mars 2021, dans la salle de conférence de la Maison des Ainées.

EHESP

Avue de nez, l’on risque de leur donner raison, dans la mesure où la transition au pouvoir, peine à réunir les conditions d’une union sacrée des Maliennes et des Maliens, pourtant, c’est ce qu’ils ont promis au peuple, qui se sent berné une fois de plus. Aujourd’hui, force est de reconnaître que les espoirs de changement légitimement nourris par le peuple malien, qui a mené une lutte héroïque de portée historique, sont en train de laisser la place à l’illusion et au clientélisme.

Plusieurs nominations se font dans tous les domaines, notamment dans les postes clefs de l’administration. Toute chose qui font dire à plusieurs, que l’Etat se militarise, surtout lorsqu’on sait que ces changements ont également été faits dans d’autres postes-clés de l’armée et des renseignements généraux. Aucun domaine n’a été épargné : les institutions, l’administration, l’économie, les finances, les réformes politiques et institutionnelles, les élections, etc.

La maladresse des autorités de la Transition s’est faite remarqué à propos des grèves perlées dans les différents secteurs de l’administration publique depuis le renversement du régime d’IBK. C’est le signe d’un manque cruel de dialogue social. Le gouvernement est certainement réactif mais pas suffisamment préventif face aux revendications des syndicats. Les actions extrêmes des syndicats pour faire bouger les lignes sont la preuve que le gouvernement manque de doigté dans les négociations.

En réalité, si un gouvernement est ouvert au dialogue et à la négociation, les personnes qui se sentent frustrées dans leurs droits n’auront pas à aller à l’extrême dans leurs revendications. Selon l’un des syndicalistes, les grèves à répétition démontrent un manque de vision du pouvoir public, car il y a trop de fausses promesses, et des faux espoirs.

La lutte contre l’impunité dans les affaires de crimes de sang et exactions contre les populations aux mains nues à Sikasso, Kayes et Bamako et contre la délinquance financière, singulièrement dans les dossiers d’équipements militaires, la création des conditions pour la tenue d’élections libres, transparentes et crédibles par un Organe électoral unique et indépendant pour éviter la prise en otage du processus électoral par les militaires, qui a déjà compromis et confisqué la victoire du Peuple à travers sa gestion de la Transition, et épargner aux Maliens une crise postélectorale aux conséquences incalculables; sont autant de choses que la transition au pouvoir doit revoir si elle veut véritablement construire un Mali maître de son destin, un Mali de l’effort, de l’entente, une République, une nation apaisée avec des principes de justice et de redevabilité, un Mali qui va décider avec tous les citoyens un nouveau contrat social entre l’État et son peuple.

Falaye Sissoko

Source: Canard Déchainé

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