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Première session ordinaire 2021 de la cour d’assises de Bamako: Jugés pour » association de malfaiteurs, assassinat et complicité d’assassinat : « Balobo Barry, Amadou Diallo et Aly Diakité condamnés à la peine de mort

La Cour d’Assises de Bamako a débuté, hier jeudi 4 mars, à la Cour d’Appel de Bamako. Parmi les quatre affaires inscrites au rôle, les juges se sont penchés sur l’affaire ministère public contre Balobo Barry, Amadou Diallo et Aly Diakité accusés de » association de malfaiteurs, assassinat et complicité d’assassinat « .

 

Selon l’arrêt de renvoi, Amadou Diallo et son cousin Galadio se retrouvaient, courant 2012, chaque mardi, à la foire hebdomadaire de Sofara (Mopti), chez un parent. Passionné par le Tafsir du Coran, Amadou Diallo s’isola à Guilé pour son prêche et y a été rejoint par son cousin Galadio Diallo. Au cours d’un débat, Galadio proféra des injures à l’encontre d’Amadou et leva même la main sur lui, en le traitant d’imposteur.

Après deux mois de séjour à Guilé, Amadou Diallo s’aventura avec ses disciples dans le village de Soundougouba-Coura (Baguineda), à proximité de Bamako. Galadio Diallo suivit son cousin Amadou Diallo à Soundougouba-Coura, une année après leur dispute et parvint à s’entendre avec celui-ci pour continuer harmonieusement la cohabitation. Mais peu de temps après, les altercations reprirent puis redevinrent quotidiennes, en raison de divergences profondes sur les questions de religion.

Ainsi, un jour, Galadio déclara au nommé Aly Diallo, l’un des disciples d’Amadou Diallo, qu’il attentera à la vie de ce dernier. Informés de ce dessein, Amadou Diallo et Balobo Barry, un de ses disciples, conspirèrent contre Galadio sur la base de renseignements fournis par Aly Diakité.

C’est ainsi que, dans la nuit du vendredi 16 novembre 2018, Amadou Diallo et Balobo Barry suivirent les directives d’Aly Diakité. Ils réussirent ainsi à battre à sang Galadio Diallo, pour ensuite l’immoler froidement.

A la découverte du corps sans vie de son frère, la sœur de celui-ci mena des investigations, qui lui permirent de dénoncer les nommés Amadou Diallo, Balobo Barry, Aly Diakité et Dramane Diallo. Ceux-ci furent, par la suite, conduits à la brigade de Gendarmerie de Baguineda.

Devant la Cour, les jeunes hommes étaient habillés en boubou blanc. Aux dires, d’Amadou Diallo, son cousin Galadio a essayé de les convaincre d’adhérer au mouvement d’Amadou Kouffa. « Mais, nous avons refusé, donc il n’arrêtait pas de nous inciter à rejoindre Amadou Kouffa. C’est ainsi que j’ai quitté la zone avec mes disciples pour venir à Baguineda. Il nous a rejoints à ce lieu. A chaque fois qu’il y avait un débat entre nous sur la religion, il disait que nous n’étions pas sur le droit chemin « , a-t-il soutenu. » A quelques jours de son départ, Galadio a menacé de revenir nous tuer si nous ne changions pas de position vis-à-vis de l’islam « , a-t-il ajouté devant la Cour. Revenant sur les circonstances de l’assassinat, Amadou Diallo indiquera qu’ils lui ont asséné des coups de couteau sur la tête, alors qu’il revenait à moto du parc à bétail.

Un juge lui demandera s’ils étaient sous l’emprise de quelque chose cette nuit ? En réponse : « nous n’étions pas sous l’effet d’alcool ni de stupéfiants. C’est la peur qui nous a fait ainsi agir, vu que Galadio a tué une autre personne par le passé au village », a dit Amadou. A la question de savoir la raison réelle de l’assassinat, les accusés ont insisté sur la menace de Galadio. A les entendre, ils ont alerté la gendarmerie de Baguineda après les menaces de Galadio et ses échanges téléphoniques avec un parent membre du groupe de Kouffa. Les autres accusés, Balobo Barry et Aly Diakité ont appuyé les propos de leur maître coranique.

Le ministère public a demandé à la Cour de retenir les accusés dans les liens de la prévention. Arguant que nul n’a le droit de se rendre justice et que les accusés n’ont aucune preuve pour justifier leur forfait sur le nommé Galadio Diallo. Ainsi, il a requis l’application de la loi suivant les faits d’assassinat, d’association de malfaiteurs et complicité d’assassinat.

La défense a estimé que le crime d’assassinat est constitué. Mais, quand aux autres crimes, il y a un doute sérieux. C’est par peur qu’ils ont assassiné la victime. Puisqu’ils sont des personnes qui n’ont pas étudié le droit. Ils ont estimé que la disparition de Galadio les arrangerait. « Une faute avouée est à moitié pardonnée, nous vous demandons d’accorder des circonstances atténuantes aux trois accusés », ont plaidé les avocats.

La Cour, dans sa sagacité, a condamné les accusés à la peine de mort.

O.B

Source: L’Indépendant

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