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Le G5 Sahel doit-il s’agrandir ?

Les 15 et 16 février, les pays du G5 Sahel se réuniront à N’Djamena pour évoquer la situation sécuritaire de notre région. Si les affrontements avec les différentes franchises islamistes n’ont pas cessé, les velléités d’expansion des djihadistes, annoncées dernièrement par le directeur de la Sécurité Extérieure (DGSE) français, seront à coup sûr un sujet de discussion durant ce Sommet.

La bande sahélo-saharienne voit se concentrer la très grande majorité des actions des groupes terroristes. Ils ont poussé plus de 330 000 maliens à l’exil (source UNHCR), enrôlent de force de jeunes hommes voire des enfants, pillent, brûlent des récoltes, ruinant donc économiquement mais surtout socialement notre sous-région. Avec le soutien appuyé par de nombreux pays étrangers intégrés dans diverses organisations (MINUSMa, EUTM, Barkhane, forces spéciales européennes de Takuba), les nations du G5 ne sont évidemment pas seules sur le plan militaire à tenter d’éradiquer le phénomène. Le soutien financier apporté par l’Arabie Saoudite qui vient de débloquer 65 milliards de FCFA au profit des pays du G5 prouve à quel point l’éradication du djihadisme est une priorité internationale.

Si le Sahel est l’épicentre de la lutte contre les terroristes dans l’Ouest du continent, il ne faut pourtant pas oublier que les groupes armés qu’ils soient affiliés à l’EIGS ou à Al-Qaïda cherchent à s’étendre vers le golfe de Guinée. Cette donnée que rappelle la France par la voix de son directeur de la DGSE, doit interpeller les gouvernants bien au-delà des seuls pays du G5. Le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire et la Guinée, voire même le Sénégal seront vraisemblablement les prochaines zones de prédation de l’hydre djihadiste. Seule une alliance Ouest africaine constituée au plus tôt empêchera cette expansion. Les pays concernés ont une obligation morale de se renforcer, tant sur le plan militaire que financier. S’engager dans ce combat coute cher mais le refuser conduira vers des crises sécuritaires, économiques et sociales catastrophiques.

« L’union fait la force ». Afin d’éradiquer le terrorisme aucun des pays concernés ne peut se permettre aujourd’hui d’avancer seul face. Le moment est-il venu alors que le G5 Sahel devienne un G10 ou un G11 Ouest africain ?

Issa Bâ

Source: Malijet

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