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Manifeste d’Imam Mahamoud Dicko : Projet de société ou mea-culpa?

L’ayatollah malien l’Imam Mahamoud Dicko, 4 mois après avoir annoncé qu’il retourne dans sa mosquée, après son forfait contre son allié IBK, vient de sortir de son silence à travers un fameux manifeste. Dans ce document, l’imam Dicko fustige les dirigeants actuels du pays et se met dans une posture de rédemption mais ) quelle fin?

L’imam de Badalabougou, tombeur d’IBK, par ce manifeste, fait parler de lui encore dans les différents lieux de causerie de la capitale malienne. Il reconnait que la situation du pays reste toujours chaotique. L’Imam avoue dans son manifeste que son esprit était de faire sortir le Mali des sources d’inquiétudes. Imam Dicko affirme que c’est baigné dans le riche héritage des traditions savamment préservées au cours des siècles, qu’il a pu grandir et s’élever face à ce qu’il considère depuis trop longtemps comme une immense injustice, qui a fini par laisser son pays dans l’impasse.

Comme dans ses habitudes, le père et le fondateur du fameux Mouvement du 5 juin M5/rfp, l’imam Dicko se met dans une situation de regret, après avoir participé à un combat pour faire chuter le régime de IBK, en compagnie des personnes qui avaient un autre agenda caché pendant la lutte. “Je suis resté émerveillé par l’acte de dévotion vers l’autre et le courage du plaidoyer pour un Mali renaissant. Aussi, c’est avec cet esprit de responsabilité que je considère la légitimé de la dynamique du réveil du peuple malien à travers les différentes manifestations populaires passées de l’année 2020. C’est avec gravité que j’observe les risques d’échec du noble combat de ce peuple épris de paix et de justice pour une gouvernance” a martelé l’imam Dicko dans son fameux manifeste qui semble être plutôt une moquerie à l’égard des maliens.

Il poursuit en fustigeant ses anciens acolytes, lors des différentes manifestations en ces termes” Nul être non plus n’est parfait .Je me suis trompé en soutenant des hommes qui, guidés par des intérêts égoïstes et matérialistes n’ont pas su incarner le redressement du Mali tant souhaité”. Il va plus loin en disant qu’il a soutenu le président IBK en 2013 qui ne l’a pas convaincu.

On peut le dire sans se tromper que l’homme fort de la mosquée de Badalabougou regrette d’avoir lutté pour faire tomber le régime. Il se met dans une posture de faire un mea-culpa aux maliens. L’Imam Dicko est très déçu de la situation actuelle du pays qu’il attendait de voir évoluer après le 18 aout 2020.

Imam Mahamoud Dicko affirme avoir écouté tout le monde, après avoir laissé grandement ouvert sa porte à toute personne pour le bon fonctionnement du pays. Il s’engage, entre autres, à aller à la rencontrer des maliens et des maliennes pour porter la paix dans toutes les régions en fédérant toutes les énergies confessionnelles; à soutenir toute initiative en faveur du développement de la jeunesse; à contribuer à la construction d’un nouveau pacte républicain entre tous les acteurs maliens.

” Je veux porter ici la voix d’un nouvel élan d’émancipation d’une urgence à agir, à penser haut et vrai, devant l’histoire pour de nouveaux horizons, avec l’espoir que le génie malien entendra l’écho de cette voix et élèvera à mes côtés, en pèlerins, notre destinée. C’est un acte d’espoir et de paix. Je suis sans agenda caché, ni ambition personnelle ou intérêt partisan, mais je suis inquiet de ce feu qui embarrasse nos villes et nos campagnes et qui pourrait détruire, à terme, le vivre ensemble dans cette maison commune qui est le Mali” a déclaré l’imam Dicko.

Au vu tout bon observateur de la scène politique, l’ancien président du Haut Conseil Islamique du Mali, l’imam Dicko ne nourrir aucun agenda caché et qu’il n’a aucune ambition personnelle ou intérêt partisan. Il se dit inquiet de ce feu qui embrase nos villes et nos campagnes et qui pourrait à terme détruire le « vivre ensemble » dans cette maison commune qu’est le Mali.

Ce manifeste a à la fois une allure de mea-culpa et un projet de société que l’ayatollah malien entend soumettre au Maliens avant l’élection présidentielle de 2022.

Il va rouler encore une partie des maliens dans la farine? Il faut noter que l’imam Dicko est revenu d’un déplacement du royaume Saoudien où il était allé recevoir une distinction le mois dernier. Mais l’avenir nous édifiera davantage.

Seydou Diamoutené

Source: 22 Septembre

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