ACTUALITÉSsociété

L’I.U.G dans la tourmente !: Les Comités syndicaux menacent d’aller en grèves!

L’institut Universitaire de Gestion (IUG), l’un des fleurons de l’enseignement supérieur au Mali, est véritablement agonisant. De 2016 à nos jours, la situation y va de mal en pis. Ce qui l’a positionné aujourd’hui au bord du gouffre. Que de grèves, que de conciliabules, de tentatives de conciliations ou de promesses non tenues ? Que de PV de conciliation mais jamais appliquées ?

C’est pour parer au pire, dans l’espoir de résoudre pacifiquement la crise latente que les Comités du Syndicat National de l’Enseignement Supérieur (SNESUP) du Syndicat National de l’Education et de la Culture (SNEC) de l’IUG ont organisé, lundi dernier , dans la grande salle de conférences Général Koumaba, une Assemblée Générale. C’était sous l’égide conjointe des Secrétaires Généraux de deux sections locales, Moussa Kéïta (SNSUP) et Aly Koné (SNEC) et en présence massive des Chefs de Départements et plusieurs Délégués attitrés. A l’ordre du jour de cette forte mobilisation, il y avait trois points essentiels plus un volet de Divers. Il s’agit, au premier point, de la nouvelle modalité d’organisation du test d’entrée 2020-2021 par la Direction de l’IUG ; au deuxième point, de la Gestion de l’UFP de l’IUG selon le dernier PV de conciliation et, en troisième point, des Heures supplémentaires plus les Divers. Et, celui qui est accusé en premier lieu d’être à l’origine de tous ces maux et risques graves qu’endure cette brillante école nationale n’est autre que l’actuel Directeur, Badra Alou Makalou.

Le lundi, 25 janvier 2021, les comités du SNESUP et du SNEC de l’IUG de Bamako, ont tenu une grande Assemblée Générale, dans leur école. C’est autour de trois pertinents points à l’ordre du jour liés tous à la situation de ce prestigieux Institut de formation national voire africain. Situation devenue de plus en plus préoccupante mais négligée par les Décideurs politiques de ce pays.

En effet, concernant le premier point, il a été révélé que le Directeur de l’IUG, Badra Alou Makalou, vient de décider unilatéralement à ce que désormais l’entrée à cette brillante école soit limitée, cette année, à un simple acte de candidature en ligne pour les candidats aux tests. Les raisons avancées par lui seraient les suivantes : – Le quotidien national « L’ESSOR, dans l’une de ses parutions, a dénoncé le fait que le Comité AEEM de l’IUG prenait de l’argent aux candidats au test d’entrée à l’IUG lors du dépôt des dossiers ; – Et la COVID 19 ».

Or, selon les Responsables des deux sections syndicales locales, quant à la première raison, l’implication de l’AEEM dans les activités pédagogiques de l’IUG c’est le Directeur Badra Macalou, lui-même, qui est à sa base. « Au début, les Anciens de l’IUG ont tout fait pour qu’il n’aille pas dans ce sens, mais le Directeur a refusé », lit-on dans une note technique fournie par les organisateurs de la présente AG. Et d’ajouter, Dr Macalou étant incapable de gérer son personnel, n’a trouvé d’autres stratégies que d’utiliser l’AEEM contre ce dernier. En rappel, les organisateurs rapportent que lors de son premier test, en 2016, l’année à laquelle il a été affecté à la tête de cet Institut, il a même confectionné des T-shirts pour l’AEEM et leur a donné un rôle très important dans l’organisation du test. C’est l’AEEM qui devait d’abord valider les dossiers de chaque candidat pour qu’après le service compétent puisse passer à l’opération de saisie. « Le personnel (administratif ou enseignant) était systématiquement enlevé d’une commission s’il lui venait de signaler un sale comportement d’un membre de l’AEEM envers les candidats », déplore-t-on.

Ainsi, l’année suivante, en 2017, l’Administration, à travers son Directeur Badra Macalou, est allée jusqu’à faire des imprimés du modèle de demande pour l’AEEM et, de surcroit, avec un cachet sur ces papiers. Pour la deuxième, raison, à savoir celle relative à la COVID 19, les organisateurs signalent qu’aucune mesure barrière n’est respectée à l’IUG. «Macalou ne pense qu’à sa propre santé. Pour rappel, à un moment donné, il a demandé à son chauffeur de rester à la maison pour des raisons de Covid-19 pendant qu’il y a des Bureaux à l’IUG où trois personnes utilisent le même ordinateur. Comment comprendre qu’à l’IUG à présent il n’y a eu aucune distribution officielle de masques ou de gèles », déplore-t-on encore.

Par rapport au test, il est à noter qu’un Arrêté de 1997 qui fixe les conditions d’accès à l’IUG dont le test. Ce texte n’est pas abrogé. Présentement, toutes les structures d’Enseignement Supérieur où il y a des tests d’entrée n’ont pas connu de changement de mode de candidature. « Voilà la question qu’on se pose à l’IUG pourquoi ce traitement sélectif. Même la structure qui doit nous vendre le logiciel n’utilise pas ce produit pour gérer son test. Nous trouvons que les règles du jeu ne doivent pas être changées en plein jeu », expliquent-ils.
Pour le 2e point à l’ordre du jour, celui portant ‘‘Gestion de l’UFP de l’IUG’’, on avance l’application du PV de conciliation du 27 janvier 2020. Dans le cadre de la gestion du préavis de grève du Comité SNESUP de l’Institut Universitaire de Gestion (IUG), déposé le 14 janvier 2020, la commission de conciliation avait recommandé à ce que la part de l’UFP reste dans son compte et qu’une Délégation de gestion des fonds soit accordée au Directeur de l’IUG.

Il est à rappeler que cette commission de conciliation était composée du Professeur Youssouss Hameye DICKO ; de Daouda SACKO ; – du Professeur Kagnoumé Jean Bosco KONARE et du Professeur Issiaka Amadou SINGARE. Compte-tenu des avancées constatées, le comité SNESUP de l’IUG a décidé alors de suspendre son mot d’ordre de grève de 72 Heures. Les recommandations de la commission de conciliation sont consacrées par les Articles 13 et 14 de la Décision n° 2016/312/USSGB/-SG du 22 juillet 2016 fixant l’organisation et les modalités de fonctionnement des formations payantes non subventionnées dans les structures de l’USSGB.

En termes de clé de répartition, les dispositions susmentionnées indiquent clairement ce revient à chaque Service (Services Frais d’inscription, Frais des cartes d’identité, Frais pédagogiques et du Rectorat) qui sont respectivement de l’ordre de 60 %, 90 %, 0 % IUG, 40 % 10 % et 100 %. Les conférenciers ont déploré un retard dans la mise en œuvre de ces recommandations. Ils révèlent que le Ministre sortant, Pr. FAMANTA, a lui-même organisé, en son temps, une rencontre autour de la question. Cette rencontre autour de lui, son chef de cabinet, le Recteur de l’USSGB, le Directeur de l’IUG, le Secrétaire Général du CENESUP/IUG et le Secrétaire administratif du SNESUP/IUG, s’est tenue dans la salle de réunions du MESRS, précisément le 10 février 2020, soit deux semaines après la conciliation. Lors de cette rencontre, le Ministre Famanta, après avoir pris connaissance de la décision 2016 fixant organisation et fonctionnement des formations payantes non subventionnées dans les structures de l’USSGB et du PV de conciliation du 27 janvier 2020, a instruit au Recteur de procéder illico-presto à la mise en œuvre des recommandations dont l’application a été renvoyée aux calendes grecques. C’est après cette rencontre qu’un Conseiller technique au MESRS a été désigné par le Ministre Pr. Famanta pour suivre le dossier. « Il nous plaît de signaler à ce niveau, qu’une réunion de travail a eu lieu entre le SNESUP/IUG (à travers son SG et le secrétaire administratif) et le conseiller technique GUINDO », confient-ils

Ensuite, le SNESUP/IUG et le MESRS sont restés en contact permanent jusqu’au mois de mars, où l’apparition de la maladie à coronavirus a provoqué l’arrêt des échanges. Les Responsables des deux sections syndicales se sont félicités de la qualité des échanges passés avec le MESRS ; car, il y avait eu lueur d’espoir ont toujours donnée de au niveau du SNESUP/IUG concernant la mise en œuvre du PV de conciliation du 27 janvier 2020. «Il nous semble évident que n’eurent été la fermeture des classes pour raison de la Covid 19 et, les événements du 18 août 2020, cette situation aurait connu son épilogue. Car, l’application des recommandations du PV du 27 janvier 220 permettra à l’IUG de renouer avec son histoire », nous a-t-on précisé. Ce, tout en rappelant que la Coopération Canadienne avait accepté de mettre à la disposition de l’IUG leur expertise en matière de formation continue génératrice de revenus constituant des fonds propres de l’établissement afin que celui-ci s’affranchisse de certaines contraintes financières de l’Etat. Ainsi, l’ouverture d’une cellule de formation continue pour financer un plan de développement décennal de l’IUG a vu le jour ainsi. Quatre missions furent assignées à cette cellule dont sa contribution à : « – L’amélioration des conditions vie des enseignants ; – L’amélioration des conditions d’études à l’IUG ; – La contribution au budget de fonctionnement de l’IUG ; – L’amélioration des conditions des travailleurs de l’IUG. Avec les fonds générés ». C’est ainsi que l’UFP a procédé à des aménagements d’espaces qui ont permis d’augmenter considérablement les capacités d’accueil de l’IUG avec la restauration de quatre salles de cours, d’une salle des Professeurs, de six Bureaux de Chefs de DER, de Bureaux pour le Responsable de l’UFP et ses collaborateurs ainsi qu’un mini amphithéâtre de trois cents places ; à l’achat des meubles et d’équipements de Bureaux ; à l’accord des Bourses ou des Aides à certains Etudiants ou Professeurs , dans le cadre de la formation des formateurs, ou la préparation des Diplômes (DEA, Master ou Doctorat) à l’étranger.

Toujours avec les fonds générés, l’IUG a effectué, bien avant le Département de tutelle, une Décentralisation de la formation universitaire au Mali avec l’organisation des cours à distance dispensés dans cinq centres. A savoir à Sikasso Koutiala, Kayes, Mopti et San.

De 2014, année de transfert de la Gestion de l’UFP au Rectorat, à nos jours, les réalités en termes d’acquis ne sont pas les mêmes. Il convient de préciser que l’UFP qui est leader en matière de délocalisation des cours a pratiquement perdu tous ses auditeurs dans les Régions au profit des structures privées. Cela s’explique par la lourdeur administrative imposée dans le décaissement des fonds. D’où, les cours ne démarrent pas à temps et les auditeurs font vingt mois dans la même classe. Face à ses problèmes, les Etudiants préfèrent s’inscrire ailleurs. Sur un autre registre, les Enseignants évoluant à l’UFP, sont payés six mois après leur prestation.

Comme c’est le cas maintenant, les Enseignants sont à l’attente du paiement des heures effectuées depuis plus de trois mois. D’après nos informations, ces paiements sont bloqués à cause du conflit qui existe présentement entre le Recteur de l’USSGB et le Directeur de l’IUG, Dr Badra Macalou. C’est, nous précisa notre source, autour d’un fonds de l’IUG caché à la BDM que l’un voulait s’accaparer à l’insu de l’autre. Du coup, toutes les activités d’inscription et de paiement d’arriérés des frais d’études sont arrêtées à l’IUG par manque de quittanciers. Le Recteur aurait refusé de fournir de nouveaux quittanciers sous prétexte que Macalou a refusé de virer le fonds logé à la BDM au compte unique du Trésor. Les contractuels utilisés par l’UFP connaissent eux-aussi des retards dans le paiement de leurs salaires. Et pourtant l’UFP ne souffre d’aucun problème de trésorerie. La gestion de l’UFP par le Rectorat est un problème récurrent ; car, le Comité SNESUP de l’IUG et le Rectorat sont à nième conciliations et la quatrième après qu’un Accord a été trouvé lors de la conciliation du 28 mars 2018.

Par rapport au troisième point, il s’agit des heures supplémentaires de l’année universitaire 2019-2020. Là, également, le Rectorat veut changer les règles du jeu pendant le jeu. Au début le Rectorat avait alloué à l’IUG sur son Budget de 2020 un montant par rapport à l’exécution de ces Heures supplémentaires. Mais, après, le même Rectorat informe les Enseignants à travers la Direction de l’IUG qu’il ne sera pas capable de débloquer tout le fonds initialement alloué à l’IUG mais la moitié. Les Enseignants aussi n’ayant pas d’informations sur le paiement du reliquat, c’est-à-dire l’autre moitié, ont rejeté cette nouvelle proposition du Rectorat.

Au regard de tout ce qui précède, les Syndicalistes sont parvenus à la conclusion selon laquelle qu’à l’IUG, il y a un complot contre cet Institut dont le Recteur et l’actuel Directeur de l’IUG sont les principaux acteurs. « Ils agissent ensemble quand cela les arrange, mais, souvent, en rangs dispersés quand quelqu’un trouve que ses intérêts sont menacés. Il est alors grand temps que les Autorités actuelles prennent leurs responsabilités pour mettre fin à cette politique de gestion sur fond de détournement des ressources budgétaires afin que l’IUG puisse retrouver ses lettres de noblesse d’antan. En tout cas, les comités syndicaux SNESUP et SNEC de l’IUG restent déterminés. C’est pour cela, ils lancent un préavis de grève de 72 heures à compter du 8 février 2021 puis de 5 jours à partir du 11 février 2021 si les points mentionnés ci-haut ne sont pas satisfaits.

H.D.

Source: maliscoop

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Open

X