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Les confidences d’un membre du CNSP à ses visiteurs : «Nous regrettons le coup d’État »

« Gérer un pays n’est pas chose aisée. Nous faisons face à d’énormes problèmes : les revendications syndicales, la grogne sociale, la question du centre…

Depuis notre arrivée, nous avons rencontré beaucoup de gens qui nous proposent des pistes de solutions. Mais à la lecture des offres, nous nous rendons compte que ce sont les mêmes tentées par le régime défunt. Donc, il n’y a pas lieu d’espérer en les mettant, à nouveau, en œuvre. Gérer un pays, surtout l’état dans lequel se trouve le nôtre, n’est pas facile. Et nous regrettons déjà le coup d’État » Ces propos ont été confiés par un des cerveaux du CNSP à ses visiteurs lors d’une discussion à bâton rompu.

Aux dires de nos sources, le putschiste va plus loin dans sa réflexion quant à la gestion de la question sécuritaire au centre du pays : « Nous ne voyons pas d’alternatives rationnelles pour le moment afin d’endiguer ou de dissiper le climat délétère. Cela, pour deux raisons :

– Il n’est plus possible d’établir un cadre de collaboration entre l’armée et les chasseurs sur le terrain pour la simple raison qu’ils (chasseurs) ont dévié de leur trajectoire. Nous ne leur reconnaissons plus. Au début de leur création, ils étaient considérés comme une lueur d’espoir par les populations. Leurs objectifs ont, entre temps, changé. Ils ont un autre agenda qui n’arrange pas le Mali.

– Le rapport entre l’armée et les populations a effrité. Elles pensent que l’armée les a abandonnées. Les cas illustratifs sont les exécutions faites par des hommes en armes à Ôgôssagou deux fois, le cas de Sobaneda… Du coup, la confiance n’existe plus.

Au-delà de ces deux cas majeurs, l’armée est absente dans plusieurs localités pour plusieurs raisons et ce vide est exploité depuis des années par des groupes armés. Ces populations ont fini par s’adapter aux modes de vie imposés. Elles semblent mêmes les accepter et les trouvent mieux à la présence de l’autorité compétente.

C’est regrettable et dommage de le dire, mais nous sommes entre nous citoyens Maliens et il faut dire les choses telles qu’elles se présentent sur le terrain. »

Et au militaire de conclure : « Il nous faut des méthodes innovantes. Tous les Maliens sont appelés à la réflexion afin de trouver le remède juste à ces maux. Nous, nous sommes à bout de souffle ».

Des militaires ont incrusté la scène suite au soulèvement populaire du M5 RFP. A l’époque, ils avançaient comme argument suite à leurs actes : éviter un bain de sang ou autres situations pires. Et bouclent leurs démarches par ces mots : « Suite à la mauvaise gouvernance, des Maliens se sont levés contre le pouvoir. Et vu le climat très tendu qui ne présageait autre alternative que le départ du régime, nous avons parachevé la lutte du M5 RFP ».

De la promesse de gérer la transition avec ce mouvement hétéroclite et d’autres couches, les putschistes ont fini par trahir la parole donnée.

Ils ont pris en otage la République en complicité avec des « traites » et le pays se dirige tout droit vers le chaos.

Un nouveau sursaut national s’impose.

Boubacar Yalkoué le pays

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