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Mali : l’ONU appelle à traduire en justice les auteurs de violations des droits humains lors de manifestations en juillet

La Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) a publié lundi le rapport de l’enquête sur les violations et atteintes aux droits de l’homme commises dans le cadre des manifestations du 10 au 13 juillet 2020 à Bamako au Mali, qui fait état de « violations et atteintes aux droits de l’homme, y compris des exécutions sommaires, extrajudiciaires ou arbitraires et des atteintes au droit à l’intégrité physique et morale ».
« La MINUSMA exhorte les autorités maliennes à conduire des enquêtes indépendantes, impartiales, crédibles et transparentes pour situer les responsabilités et traduire les auteurs des violations de droits de l’homme et actes de violence devant la justice », a affirmé le Représentant spécial de l’ONU et chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, lors de la publication du rapport.

Selon l’enquête de la MINUSMA, quatorze manifestants « de sexe masculin, dont deux enfants » ont été tués lors des interventions des forces de maintien de l’ordre notamment la Gendarmerie nationale, la Police nationale, la Garde nationale et la Force spéciale anti-terroriste (FORSAT) « qui dans certains cas ont fait un usage excessif de la force ».

Au moins 40 manifestants ont été blessés lors de l’intervention des forces de l’ordre et 118 agents des forces de défense et de sécurité ont été blessés du fait d’actes de violence imputables aux manifestants.

Au moins 200 personnes — dont six femmes et sept enfants — ont été arrêtées et détenues arbitrairement à Bamako, respectivement à la Brigade de recherche de la gendarmerie de Bamako (Camp 1) ainsi que dans les commissariats de police des 3e, 7e et 10e arrondissement de la capitale malienne dans le cadre de ces évènements.

« Toutes ces personnes ont par la suite été libérées, le 13 juillet 2020, sur instruction des parquets d’attache », confirme toutefois la MINUSMA.

Pillages et incendies

La Mission précise que ces violations se sont notamment déroulées à l’ORTM, aux alentours de l’Assemblée nationale, dans le quartier de Badalabougou aux alentours de la résidence de l’Imam Dicko et celle de l’ancienne Présidente de la Cour constitutionnelle, ainsi que dans les quartiers Sogoniko et Mali.

« Des manifestants ont vandalisé, pillé et incendié différents sites ainsi que des biens publics et privés et ont érigé des barricades sur certains axes routiers de la ville », a également ajouté la MINUSMA, signalant que « ces actes constituent des violations du Code pénal national et sont punissables par les juridictions compétentes ».

« La Mission encourage les autorités maliennes à, en cette période de transition politique, redoubler d’efforts dans la lutte contre l’impunité, et à continuer à assurer le respect du droit international des droits de l’homme et du droit international humanitaire », a souligné M. Annadif.

Toutes les preuves et autres documentations collectées au cours de l’enquête de la MINUSMA seront mises à la disposition des autorités judiciaires à leur requête et conformément au protocole établi.

Conformément à son mandat de promotion et de protection des droits de l’homme, la MINUSMA a déployé, du 20 juillet au 17 août 2020, une mission spéciale d’établissement des faits, composée de 30 chargés de droits de l’homme, un chargé de la protection de l’enfance et de deux experts scientifiques de la Police des Nations Unies, dans le but d’enquêter sur les allégations de violations et atteintes aux droits de l’homme durant les évènements qui se sont produits à Bamako et dans certaines régions du Mali du 10 au 13 juillet 2020.

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