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Dans les archives de Match – Miss France 1961 : « Son bébé lui a coûté sa couronne »

Clément Mathieu

Couronnée Miss France en 1961, Luce Auger a dû rendre sa couronne, accusée d’avoir caché l’existence de son petit garçon… En attendant l’élection de Miss France 2021, le samedi 19 décembre prochain, retracez chaque jour la folle histoire des Miss France, grâce aux archives de Match.

Elle a quelque chose d’une Vierge à l’enfant, l’espièglerie en plus. Sur cette photo signée Jean Claude Sauer et publiée dans Match en février 1961, Luce Auger est drapée dans son long manteau de reine de beauté. Si elle sourit, c’est qu’à ses côtés, dans les plis du velours, s’est glissé son fils de deux ans, le petit Edmond. Le bébé qui « lui a coûté sa couronne », titre notre magazine. Dans son numéro 617, Match écrit : « Ce bébé qui se cache dans les plis du manteau de Miss France 61 lui a coûté son titre. La belle Eurasienne Luce Auger avait, dit-on, caché l’existence de son petit garçon de vingt mois. Le jury l’a destituée au profit de sa première dauphine ».

Caché ? Pas selon Luce Auger. « Miss France déchue veut garder sa couronne, poursuit Match. Elle part en guerre avec un conseil juridique. « Les organisateurs eux-mêmes, dit-elle, m’ont demandé de ne pas parler de mon fils. »»

 

« Ce bébé qui se cache dans les plis du manteau de miss France 61 lui a coûté son titre. La Belle Eurasienne Luce Auger avait, dit-on, caché l'existence de son petit garçon de vingt mois. Le jury l'a destituée au profit de sa première dauphine. Pourtant, miss France déchue veut garder sa couronne. Elle part en guerre avec un conseil juridique. "Les organisateurs eux-mêmes, dit-elle, m'ont demandé de ne pas parler de mon fils." » - Paris Match n°617, daté du 4 février 1961. © Jean-Claude Sauer / Paris Match© Fournis par Paris Match « Ce bébé qui se cache dans les plis du manteau de miss France 61 lui a coûté son titre. La Belle Eurasienne Luce Auger avait, dit-on, caché l’existence de son petit garçon de vingt mois. Le jury l’a destituée au profit de sa première dauphine. Pourtant, miss France déchue veut garder sa couronne. Elle part en guerre avec un conseil juridique. « Les organisateurs eux-mêmes, dit-elle, m’ont demandé de ne pas parler de mon fils. » » – Paris Match n°617, daté du 4 février 1961. © Jean-Claude Sauer / Paris Match

Une question de gros sous, pas de moral

Née en Indochine, Luce Auger avait été mannequin au Vietnam puis en France, où elle arrive en 1960, avant de décrocher une place au concours de Miss France. Présentée sous le titre de Miss Outre-Mer, elle est élue Miss France à l’unanimité du jury, lors de la cérémonie au théâtre du Palais de Savoie, au Casino d’Aix les Bains, le 31 décembre 1960. La nouvelle reine de beauté est rapidement destituée. Officiellement, Luce Auger a menti sur son âge, ayant dépassé les 25 ans maximum du règlement, et surtout dissimulé l’existence de son enfant.

La Miss donne, pour sa part, une explication bien moins moralisatrice à cette éviction. Luce Auger aurait refusé de reverser une partie de ses cachets (90% d’après elle !) au comité Miss France. Toujours selon Luce Auger, son président Louis Poirot, dit de Fontenay, compagnon de Geneviève, aurait souhaité « faire main basse » sur un contrat de deux millions de francs passé par la Miss avec une grande agence de publicité avant son élection.

Luce Auger, entourée de sa première et deuxième dauphine, Michèle Wargnier (à dr.) et Marina Duteille, le soir de l'élection, à Aix-les-Bains, le 31 décembre 1960. © Keystone-France\Gamma-Rapho via Getty Images© Fournis par Paris Match Luce Auger, entourée de sa première et deuxième dauphine, Michèle Wargnier (à dr.) et Marina Duteille, le soir de l’élection, à Aix-les-Bains, le 31 décembre 1960. © Keystone-France\Gamma-Rapho via Getty Images

Passe d’armes avec Geneviève de Fontenay

La procédure annoncée dans Match sera bel et bien lancée en 1963. La justice lui donnera raison en 1967. L’enquête va notamment démontrer que la mention «célibataire sans enfant» a bien été rajouté à postériori sur document signé par Luce Auger pour participer au concours Miss France. Louis Poirot de Fontenay a été condamné à deux mois de prison avec sursis et mille francs d’amende pour faux et usage de faux.

Luce Auger, dont le contrat de publicité a été rompu par la controverse, a quitté le mannequinat suite à cette triste expérience, pour ouvrir un restaurant de cuisine vietnamienne dans le 16ème arrondissement de Paris. Elle n’a toutefois rien perdu de son tempérament. En 2008, Luce Auger avait pris la défense de Valérie Bègue, autre Miss destituée, cette fois pour des photos osées, ce qui lui avait valu une nouvelle passe d’armes par médias interposés avec Geneviève de Fontenay.

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