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La CMI peut-elle servir d’interface entre l’Etat et les GAT ?

A bien regarder la composition de la Coordination des Mouvements de l’Inclusivité (CMI, anciennement de « l’Entente »), on se dit que cette coalition pourrait bien servir les intérêts des partisans de la négociation avec les djihadistes. Faisons un tour d’horizon.

D’abord, on a le Congrès pour la justice de l’Azawad (CJA), membre fondateur de la CME de l’époque et dont on sait que le colonel Abbas, son chef charismatique, est franchement hostile aux terroristes. Mais après avoir navigué entre le MNLA et le HCUA, après avoir été dissous puis réactivé, on s’y perd un peu. Pour les autres micros mouvements en revanche, c’est plus clair. Si l’on peut également ranger le MSADA de la Plateforme, mené par Moussa Ag Acharatoumane, dans le camp des anti-terroristes, il n’en est pas de même pour le MSACH, mouvement séparatiste appartenant à la CMI et que l’on connaît surtout pour ses trafics. Son alliée, la Coalition du Peuple pour l’Azawad (CPA), est du même flacon de parfum djihadiste, même si l’un de ses dirigeants, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune, sanctionné par l’ONU, en a été limogé pour l’exemple.

Autre composante de la nouvelle CMI, le Front population de l’Azawad (FPA) fondé par Hassan Ag Madhi, expert lui aussi de la nage en eaux troubles. C’est lui qui a torpillé le MNLA de l’intérieur au grand profit du HCUA, dont on connaît la sympathie pour la sphère terroriste. Enfin, dernier élément de la CMI, le Mouvement Populaire pour le Salut de l’Azawad (MPSA) piloté par Boubacar SadighOuld Taleb,Ouasra bon teint, dont on sait que la fraction est le réservoir des combattants de l’émirat de Tombouctou de Talha Al Libi… Aux commandes de la CMI, ce même Boubacar SadighOuld Taleb, qui s’est récemment plaint de ne pas avoir été reçu par le ministre français des affaires étrangères.

Cette coalition est donc un réservoir potentiel de personnalités dont le positionnement pourrait, à première vue, convenir pour servir d’interface dans une négociation entre le gouvernement de laTransition et le JNIM. Cependant, en dehors de leur propre communauté, celles-ci pèsent relativement peu et sont souvent perçues comme à la recherche de leur intérêt. Tant l’Etat que les GAT le savent, et c’est d’ailleurs ce qui les décrédibilisent. La CMI n’a donc pas vocation à négocier. Le rôle de ses leaders est davantage communautaire et ils auraient sans aucun doute intérêt à agir pour ramener leurs frères à la raison et les convaincre de déposer les armes, afinde retrouver un vivre ensemble que le djihad a progressivement détruit, depuis près de dix ans de guerre.

Source: Malijet

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