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Espace universitaire : Quand les machettes remplacent les livres

Le lundi 12 octobre 2020, des affrontements très violents entre les étudiants de l’AEEM ont conduit à la blessure grave de 11 étudiants sur la colline de Badalabougou. Le mardi 13 octobre 2020, l’un de ces victimes a succombé. Les recherches et enquêtes sont en cours pour identifier les acteurs de cet acte.
Entre la cour de l’Institut universitaire de gestion (IUG) et celle de la Faculté des sciences techniques (FST), les étudiants avaient à la main, des machettes et des armes à feu qui ont provoqué de très grandes blessures de leurs camarades. Les victimes ont été immédiatement conduites à l’hôpital Gabriel Touré. Aussitôt, l’hôpital a reçu la visite du ministre de la Santé Dr. Fanta Siby et son collègue de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr. Amadou Keita.

Un étudiant du nom de Sadio Moussa Kanté a rendu malheureusement l’âme le mardi dernier. Suite à cette mort soudaine et tragique, le point de presse que devrait organiser le secrétaire général de l’AEEM, Moussa Niangaly, a été reporté à avant-hier mercredi 14 octobre 2020, à la Faculté des sciences et techniques.

“En notre présence, ils se battaient aux machette et pistolets. Plusieurs étudiants ne faisant pas partie du bureau de l’AEEM, ont été touchés par des balles réelles. Quant à nous, on a couru en criant pour rejoindre nos salles. L’une des victimes et moi sommes très proches et je regrette sincèrement qu’il soit mêlé à tous ces drames. Arrivé à la maison mon Papa m’a fortement déconseillé d’assister à ces drames à l’université”, nous a raconté Miss Traoré, étudiante à l’IUG.

Les informations découlant des réseaux sociaux affirmaient que ces affrontements étaient survenus suite au renouvellement du bureau du comité local de l’UIG de l’Association des élèves et étudiants du Mali.

C’est suite à son point de presse que Moussa Niangaly, coordinateur général de l’AEEM, a démenti ces propos. A ces dires, “il faut indiquer que cette violence est survenue entre certains de leurs camarades non identifiés et qui ne sont pas reconnus par l’association. Toutes les violences, poursuit-il, ne sont pas provoquées par l’AEEM, mais d’autres jeunes qui pénètrent facilement dans le campus avec des armes sans le contrôle des vigiles”, dénonce-t-il

La population et l’opinion nationale n’arrivent plus à détecter les causes réelles ni les coupables de ces violences. Les Maliens voient dorénavant l’AEEM comme le premier fauteur sur les campus car les agissements de plusieurs membres de l’association donnent raison à toutes les conclusions alarmantes qu’on tire sur l’AEEM.

Selon les informations d’un enseignant sur les lieux, ces affrontements ont débuté depuis le 9 octobre dernier.

“Encore la violence a eu raison sur le savoir sur la colline de Badalabougou. Une autre victime de l’AEEM, il nous faut continuer à compter du bout du doigt les morts pour une violence gratuite ? Les autorités de la transition sont interpellées pour assumer leurs responsabilités dans ce Far West”, regrette un enseignant-chercheur à l’université de Bamako.

Il rappelle que la lutte contre les violences en milieu universitaire est le crédo de plusieurs maliens, mais qui persistent et prennent toujours de l’ampleur dans notre société. “Depuis des années, nous interpellons les autorités. Il est temps qu’on change de paradigme. Je pense bien qu’il faut purement et simplement dissoudre l’AEEM, car elle est devenue un outil de propagande et de brigandage. Ce n’est plus un outil aux services des étudiants. A cause de ces gens, les enseignants ne peuvent plus parler par peur des menaces et des agressions physiques et violentes. Même l’année dernière, ils ont tabassé un professeur à Kabala”, condamne fermement notre interlocuteur.

Fatoumata Kané

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