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Pour « infanticide » contre son propre enfant : Aïcha Goita condamnée à trois ans de prison

Née vers 1998 à Yanfolila, Aîchata Goita était une aide-ménagère domiciliée à Kati-Malibougou II. Après avoir mis au monde un enfant, l’inculpée s’est débarrassée de son nouveau-né en le laissant périr dans une fosse d’aisances.
 

À Kati-Malibougou, une aide-ménagère s’est fait condamner à deux ans d’emprisonnement ferme par la cour d’Assises de Bamako. Il s’agit d’Aichata Goita, poursuivie et finalement inculpée pour « infanticide », un fait prévu et puni par les dispositions de l’article 199 et 200 du Code pénal malien. À Kati, l’aide-ménagère travaillait dans la famille de l’adjudant-chef Boubacar Dembélé, ce depuis trois ans. Ces informations, relayées par un arrêt de la Cour dont nous disposons une copie, indiquent que les faits reprochés à la dame datent de 2018. À cette date, précisément dans la journée du mercredi 25 avril 2018, le sieur Dembélé s’était rendu dans sa toilette pour ses besoins. Contre toute attente, l’employeur d’Aichata s’est rendu compte de la présence d’une odeur nauséabonde dont il sentait en provenance des latrines.

De ce fait, il fait une recherche allant jusqu’au fond de la fosse d’aisances où il découvrira le corps sans vie d’un nouveau-né qui apparaissait à la surface. En sa qualité de premier responsable de la famille, l’homme va décider de chercher l’auteur de l’acte. C’est ainsi que des suspicions vont porter sur l’aide-ménagère Goita. Après plusieurs interrogations, Aichata va reconnaitre son acte. Connaissant bien la gravité des faits, Boubacar a conduit l’inculpée devant le commissariat de police du 2è Arrondissement de Kati. Là-bas, lit-on dans l’arrêt, Aichata ne va pas nier son fait. En clair, elle va d’ailleurs détailler comment la scène s’est tournée. « Elle soutient qu’elle est tombée enceinte d’un certain Sadio (sans autre précision) qui n’a pas voulu assumer sa responsabilité. De ce fait, mentionne-t-on dans l’arrêt, Goita a caché son état de grossesse à tous les membres de la famille, y compris son employeur Dembélé avec qui elle travaillait depuis trois ans ».

À lire l’arrêt, elle a continué de voiler son état jusqu’à ce qu’elle a commencé à avoir des contractions au terme de sa grossesse. Elle trompait sa patronne en faisant comprendre qu’elle souffrait des maux de ventre dus à des constipations suivies du paludisme.

Bien vrai qu’elle ait, de la part de sa patronne, reçu l’autorisation d’aller se faire consulter, Aichata évitait tout contact avec les médecins pour davantage cacher sa grossesse. « Ainsi, le 23 avril 2018, sentant ses contractions pressantes, Aichata s’est rendue seule dans la toilette pour accoucher. Elle s’est immédiatement débarrassée du nouveau-né dans la fosse d’aisances dont elle dit avoir entendu au moins une fois le cri du nouveau-né », explique-t-on dans l’arrêt . Après cet acte, l’aide-ménagère s’est nettoyée elle-même avant de nettoyer la toilette. Selon l’arrêt, elle dit avoir fait cela pour que personne ne soit au courant de son acte. C’est suite à ce fait que la dame a été poursuivie pour « infancide », un terme juridique qui se traduit : comme le fait de donner volontairement la mort à un nouveau-né. Ainsi, lors de l’audience du jeudi 10 septembre, la cour d’Assises de Bamako a infligé une peine de trois (3) ans d’emprisonnement ferme contre Aichata Goita.                                                                                                       

 Mamadou Diarra

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