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Mali : De nouveaux scandales dans la repartition des engrais subventionnés par l’Etat pour la campagne agricole 2020 : 10 Sociétés sur 23 sélectionnées sans répondre aux critères

Une plainte bientôt déposée devant la justice !
La campagne agricole 2020 semble menacée à cause de nouveaux scandales dans la répartition des engrais subventionnés par l’Etat entre les fournisseurs sélectionnés. Sur 23 sociétés figurent 10 nouvelles sociétés qui n’ont jamais évolué dans le secteur de la distribution des intrants agricoles. Il s’agit des opérateurs économiques transformés en fournisseurs parce que le secteur rapporte gros, à cause de la magouille et de la corruption à ciel ouvert. Plusieurs sociétés menacent de porter plainte devant la justice afin d’y voir clair dans cette affaire. Et pourtant, cette pratique a été maintes fois dénoncée par les vrais distributeurs des intrants agricoles communément appelés les “Agro-dealers” regroupés au sein du Groupement des importateurs et distributeurs agrées d’intrants agricoles du Mali (Gidiam). Il s’agira, pour eux, de confier désormais cette affaire des intrants agricoles à la Direction nationale de l’agriculture pour éviter tout autre problème.
Décidément, les scandales n’en finissent pas sous le régime du Président Ibrahim Boubacar Kéïta. Chaque jour que Dieu fait, c’est un nouveau scandale. Cette fois, c’est la répartition des engrais subventionnés par l’Etat entre les fournisseurs sélectionnés au titre de la campagne agricole 2020 qui crée la polémique. Cette situation a été dénoncée par plusieurs sociétés évoluant dans le domaine de l’agriculture, pour avoir été écartées au profit de sociétés nouvellement créées uniquement pour capter ces marchés publics d’engrais.
Cette affaire défraye la chronique depuis la publication de la liste des fournisseurs définitivement retenus pour l’approvisionnement des producteurs en intrants agricoles subventionnés par l’Etat (engrais et semences de maïs hydride) au titre de la campagne agricole 2020. En l’absence d’un ministre en fonction, c’est le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Lassine Dembélé, qui a signé cette décision N°0000241 en date du 26 juin 2020. L’article 2 stipule que “la distribution des intrants agricoles subventionnés dans les Cercles de Yanfolila, de Koutiala, de Kadiolo et de Bougouni (Régions de Sikasso, Koutiala et Bougouni) de San, de Baraouéli, Niono, Bla, Ségou et Tominian (Région de Ségou) se fera à travers le système de distribution électronique E-Voucher”.
Malheureusement, la sélection des fournisseurs a été faite sur la base de violations flagrantes des textes. Selon nos informations, elles sont au total 23 Sociétés à bénéficier de ces marchés d’engrais. Et sur ces sociétés, 10 ne répondent pas aux critères de la manifestation d’intérêt, notamment avoir une expérience d’au moins 3 ans dans un marché similaire. Alors que c’est la toute première fois que les 10 sociétés bénéficient des marchés d’engrais puisqu’elles évoluaient dans d’autres domaines.
“En fait, aujourd’hui, tous les opérateurs économiques sont en train de gâter le secteur des engrais pour la simple raison qu’il y a de la magouille. Ce qui est de l’argent facile pour certains opérateurs économiques. Il s’agit seulement de corrompe certaines personnes pour bénéficier de marché. Les 10 nouvelles sociétés qui ont bénéficié des marchés n’ont même pas de magasin. Elles ne sont même pas connues dans le secteur. C’est pour vous dire qu’elles ne savent pas comment distribuer les engrais aux paysans. Du coup, la campagne est menacée puisque beaucoup de paysans n’auront pas cette année encore leurs engrais”, nous a confié l’un des responsables d’une entreprise écartée.
Les zones concernées pour la distribution de ces engrais sont Kayes (1 398 tonnes), Koulikoro (14 593 tonnes), Sikasso (29 179 tonnes), Ségou (12 946 tonnes), Mopti (19 290 tonnes), Tombouctou (15 300 tonnes), Gao (560 tonnes), Taoudénit (40 tonnes), Koutiala (6 148 tonnes), Bougouni (8 693 tonnes), Dioïla (2 865 tonnes), Nioro (100 tonnes), District de Bamako (1 313 tonnes).

El Hadj A.B. HAIDARASans oublier l’Office Riz Ségou (3 422 tonnes) l’Office du Niger (25 473 tonnes) l’Office du Périmètre Irrigué de Baguinéga (1 530 tonnes) l’Office de la Haute Vallée du Niger (1 188 tonnes) l’Agence de Développement Rural de la Vallée du Fleuve Sénégal (600 tonnes) l’Office du Moyen Bani (2060 tonnes) l’Office de Développement Rural de Sélingué (1 920 tonnes) l’Office Riz de Mopti (5 394 tonnes). Il s’agit en fait des différents types d’engrais (Fertinova, Pnt, Eo, Urée, Npk et Dap).
Parmi les 10 sociétés bénéficiaires qui ne répondent pas aux critères, figurent plusieurs jeunes opérateurs économiques comme l’un des fils du richissime Cheickna Kagnassy, avec sa Société “Kalao-sarl”…Les autres sociétés sont, entre autres, GIE Mali Engrais, Agri Obtention-sarl, Partenaire Agricole, Global Commerce Service-sarl, Aisam Service-sarl, Agri Sahel Services-sarl, Ccm-sa…

Qualité des engrais pour une bonne campagne agricole :

Des engrais de trois sociétés (Toguna, DPA et Gnoumani-sa) rejetés par un laboratoire pour “mauvaise qualité”
Quand des opérateurs économiques s’enrichissent sur le dos de l’Etat !
Des tonnes d’engrais de trois sociétés, à savoir Toguna-Agro-industries de Seydou Nantoumé, DPA d’Ibrahima Doucouré et Gnoumani-sa de Diadié Bah viennent d’être rejetées par le laboratoire de Sotuba pour “mauvaise qualité”, selon le président du Groupement des importateurs et distributeurs agrées des intrants agricoles du Mali (Gidiam) Sinaly Bakaïna Traoré.
à aussi, c’est un autre scandale qui défraye la chronique dans le secteur de l’agriculture. Un Laboratoire de la place vient de rejeter plusieurs tonnes d’engrais appartenant à des opérateurs économiques très connus de la place pour “mauvaise qualité”.
Selon des sources très proches du dossier, trois grandes sociétés évoluant dans le secteur des intrants agricoles sont concernées par ce dossier. Il s’agit de la Société Toguna-Agro Industries de l’opérateur économique Seydou Nantoumé, la Société Doucouré Partenaire Agro-Industrie (DPA) dont le PDG est Ibrahima Doucouré et la Société Gnoumani-Sa de Diadié Bah.
Après les tests, les résultats du Laboratoire sont sans commentaire, selon le président du GIDIAM, Sinaly Bakaïna Traoré. Plusieurs tonnes de Toguna-Agro Industries ont été purement et simplement rejetées pour “mauvaise qualité” tandis que la Société DPA s’est vu rejeter seulement un peu de tonnes, tout comme la société Gnoumani-sa.
Ce qui veut dire que ces engrais ne peuvent pas être utilisés par les paysans au risque de perdre le rendement.
Malgré tout, Toguna-Agro industries a eu la part belle dans la répartition des quotas. Il s’agit de 77 000 tonnes au titre de l’Appel d’Offres de la Cmdt et 70 000 tonnes pour la manifestation d’intérêt du ministère de l’Agriculture. Au même moment, la Société DPA a vu son quota en baisse pour cette campagne. On parle de 13 000 tonnes. Et 45 000 tonnes pour la Société Gnoumani-sa. “Aujourd’hui, le secteur souffre énormément puisqu’on a pas besoin de la bonne qualité des engrais. Il suffit seulement de mettre la main à la poche pour bénéficier des marchés de plusieurs milliards de Fcfa. L’analyse sur la qualité des engrais des fabricants a été tout simplement un fiasco. Pour les Appels d’offres de la Cmdt, il ne suffit pas seulement d’être le moins disant, il faut être dans le réseau pour bénéficier d’un marché”, nous précise Sinaly Bakaïna Traoré, avec beaucoup de regrets. El Hadj A.B. HAIDARA

Source : Aujourd’hui-Mali

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