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M5-RFP : Mahmoud Dicko se démarque de la «désobéissance civile»

Après les scènes de violences inouïes, de pillage et de mise à sac de plusieurs édifices publics et privés, l’imam Mahmoud Dicko a fait une première apparition publique très attendue, hier après-midi, en marge d’une prière mortuaire sur la dépouille des victimes humaines de la désobéissance civile. Ils sont au total quatre personnes toutes mortes à Badalabougou, dans le quartier où la résidence de l’autorité morale de CMAS a été farouchement défendue contre les intimidations des forces de l’ordre. Interrogé sur la tournure dramatique et violente de la contestation, l’ancien président du Haut conseil est demeuré fidèle à la ligne de conduite qui le distingue des autres leaders du M5-RFP dont la plupart sont en détention dans le cadre des enquêtes sur les événements.

Tout en reconnaissant le sacrifice et le martyre de ceux qu’il considère comme «morts pour la partie», Mahmoud Dicko a appelé au calme et exhorté les manifestants à faire l’économie de la violence dans la défense de la cause commune. Il est possible d’atteindre les objectifs sans violence, a-t-il ressassé en rappelant, sans se dérober des motifs de contestation du pouvoir, que son credo et sa posture ont toujours été la non-violence à chacun des rassemblements successifs auxquels il a pris part.

Qu’il s’agisse du 5 juin comme du 19 juillet, en effet, la démarcation vis-à-vis des méthodes excessives aura été la constance du célèbre guide spirituel. Il a d’ailleurs fait défection à la manifestation de déclenchement de la désobéissance civile après avoir affronté la farouche divergence des tendances les plus radicales du M5 sur la démission du président de la République. Quid du sort de ses partenaires politiques aux arrêts ?

Le président d’honneur de CMAS a rassuré que leur remise en liberté n’est qu’une question de temps au stade des négociations avec le pouvoir. Tout indique par ailleurs que les divergences entre Dicko et les forces radicales referont aussitôt surface. Et pour cause, les concessions faites par IBK pourraient être perçue par l’Imam comme un outil d’apaisement et d’ouverture au dialogue alors qu’elles sont d’ores et déjà rejetées par les tendances partisanes du front anti-IBK.

A KEÏTA

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