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Débat télévisé à l’Ortm: Match nul entre Kaou Djim et Amadou Koita

Très attendu, avec plus ou moins de passion, le débat de l’Ortm de 21 heures ce lundi a tenu ses promesses. Promesse d’éclairage sur deux points de vue contraires, promesse également de joute entre deux leaders de mouvements politiques opposés.

La télévision nationale, critiquée hélas pour son silence sur des questions politiques sensibles a pris ses téléspectateurs de cours en invitant sur un même plateau deux acteurs politiques qui ne soufflent pas dans la même trompette.

Issa Kaou Djim, coordinateur de la Cmas de l’imam Mahmoud Dicko a croisé le fer pendant plus d’une heure de débat contre l’ancien ministre, chef du parti politique Yelen Koura, Amadou Koita au sujet de la crise politique actuelle. Le premier, sans porter de gants, réitère sa demande de démission du président de la République. Le second, plus calme, rappelle en leitmotiv la main tendue du chef de l’Etat.

Borné à mettre le doigt sur les dysfonctionnements du système électoral et la mauvaise gouvernance, le disciple de l’imam Dicko rejette toute idée de négocier avec le régime. S’il y a une chose à négocier, martèle-t-il, c’est le départ du président IBK.

Non, lui répond l’ancien ministre. Nonobstant le fait que le Mali est un peuple de dialogue, nous sommes dans un État de droit, donc régi par une constitution et des textes d’application qui ne prévoient pas l’obligation de la démission d’un président légalement élu.

Et charge au juriste, Paul Traoré, troisième débatteur sur le plateau, de rappeler que la Loi fondamentale condamne toute violence aux fins d’accéder au pouvoir.

Pour le spécialiste, les conditions de la démission du président de la République sont loin d’être réunies. Pour ce faire, explique-t-il, il faudrait que la Cour constitutionnelle constate la démission et en informe notamment l’Assemblée nationale dont le président prend le relai en vue d’organiser de nouveaux scrutins. Or, le mouvement de contestation M5 ne se contente pas seulement de réclamer la tête d’IBK mais de l’ensemble des institutions de la République.

Pour avoir le juste milieu, le juriste préconise un gouvernement de large ouverture assorti d’une feuille de route précise pour une sortie honorable de crise. Les deux protagonistes du débat se sont séparés sans avoir pu se convaincre mutuellement. Et l’Ortm aura réussi son pari d’organiser un débat contradictoire sans casser les meubles.

Ahmadou CISSÉ

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