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Neuf fausses idées sur les Maliens de l’étranger

Article offert par WARI

Sur fond d’incompréhensions mutuelles ou parfois d’ignorance, les préjugés véhiculés au Mali visant les Maliens de l’étranger, sont nombreux et solidement ancrés ! Ci-dessous quelques clichés les plus courants et autres contre-vérités qu’il est bon de signaler…

Ils sont 4 millions et vivent surtout en France
FAUX. Les estimations atteignent jusqu’à 6 millions selon les sources officielles et associatives. D’ailleurs le recensement de la diaspora qui n’a jamais été réalisé fait partie des principales revendications de cette diaspora ! Celle-ci est concentrée à plus de 90% en Afrique (Cote d’ivoire, Burkina-Faso, Niger, Sénégal, Gabon, Nigéria…) tout en étant de plus en plus diversifiée géographiquement (plus de 80 pays dans le monde sont concernés). La communauté malienne en France estimée à 400 000 membres compte pour la plus importante hors d’Afrique et représente près de 30% des transferts d’argent (déclarés !) vers le Mali. D’où son poids !

Ils sont principalement Soninkés et originaires de Kayes
FAUX. Si historiquement les Soninkés originaires de Kayes ont été les premiers à immigrer en masse notamment vers la France, aujourd’hui toutes les grandes régions du Mali (Bamako, Mopti, Segou, Sikasso…) et toutes les ethnies (bambaras, peuls, dogons, malinkés, touaregs, maures…) qui constituent le socle du peuple malien sont au fil des vagues migratoires représentées au sein de la diaspora.

A part quelques success-stories, Ils sont ouvriers ou sans-papiers !
FAUX. Le visage de la diaspora malienne se diversifie et a considérablement évolué au fil des départs et des naissances à l’étranger. Aujourd’hui, on compte encore historiquement un « stock » d’ouvriers qualifiés (bâtiment, entretien, sécurité, restauration…), de nombreux « sans-papiers », travailleurs journaliers et retraités mais dans la communauté on compte également de grands commerçants et entrepreneurs, des cadres qualifiés, des personnes de professions libérales (médecins…), des cadres de la fonction publique malienne et étrangère, des étudiants et de nombreuses réussites dans le sport et la culture notamment.

Leur argent profite surtout à leur famille
FAUX. Les transferts déclarés des Maliens de l’étranger évalués à plus de 800 millions d’euros en 2018 sont en réalité deux à trois fois supérieurs. Les familles en sont les principaux bénéficiaires mais une part importante de cette manne sert et continue à servir à la mise en place d’infrastructures locales : voiries, écoles, dispensaires, puits d’eau, mosquées… Et à cet effet, cette mobilisation exceptionnelle de la diaspora dans les œuvres publiques via les associations est un modèle qui fait référence au niveau international. Certainement, à la faveur de nouvelles orientations publiques, l’accent devrait être porté davantage sur la création d’emplois dans les régions en misant notamment sur la diaspora de compétences.

L’Etat malien ne leur refuse rien
FAUX. Les Maliens de l’étranger ont toujours fait preuve d’une autonomie certaine dans la gestion de leurs affaires internes et de leur relation avec le pays d’origine d’ailleurs la plupart des associations de la diaspora ont été créés bien avant l’instauration du Ministère de tutelle ou de la direction des Maliens de l’extérieur. Eu égard à leur forte contribution économique et humaine, leurs droits politiques et sociétaux restent même en retard en comparaison à ce qui se pratique au Sénégal et dans les pays d’Afrique du Nord…

Ils ne sont pas capables de s’unir dans l’intérêt du pays
FAUX. La communauté a grandi très vite et s’est beaucoup diversifiée avec à la clé des interrogations légitimes quant à de nouveaux modes de représentation. Les tensions apparues ces dernières années entre les deux principaux organes de représentation de la diaspora ne doivent pas masquer cette réalité. Les aspirations majoritaires au sein de la diaspora malienne restent solidement ancrées dans le sens d’une participation active à la stabilisation et au développement inclusif du pays. Néanmoins et eu égard à la grande diversité (pas toujours reconnue) de la communauté, chacun veut pouvoir le faire selon ses moyens et son propre équilibre : investir ou s’investir (politique, social, culture…) ! Aux pouvoirs publics de savoir fertiliser cette énergie émanant notamment de la néo-diaspora (chefs d’entreprises, cadres, ingénieurs, médecins, artistes…)

Les jeunes ne se sentent plus concernés par le pays !
FAUX. Si les 2ème et 3ème générations de Maliens nés à l’étranger ne semblent plus aussi disposées à reproduire le sacrifice financier (transferts d’argent) de leurs ainés, leur engagement envers le Mali est une réalité mais avec de nouvelles formes. Plus qualifiés et ambitieux sur le plan entrepreneurial, ils sont nombreux ces jeunes installés notamment à Bamako, à la tête de projets innovants : tech, culture, agriculture, associatif…Et la plupart se sont lancés sans aides publiques !

Quand ils rentrent chez eux ils nous oublient
FAUX. Une fois retournés chez eux, les Maliens de l’étranger maintiennent quasi-quotidiennement le contact avec leur famille et le pays via les réseaux sociaux et applications de messagerie. Les médias maliens sont très suivis, particulièrement sur le Web. Dans les nombreux foyers et à l’occasion des indénombrables événements associatifs, on rivalise au meilleur « tiga dégué », « maffé », « tö », « bassi »…Les produits maliens achetés à l’étranger le sont très majoritairement par la diaspora. Et les artistes maliens qui se produisent à l’étranger font salle comble…en attendant pour tous de pouvoir revenir se ressourcer au pays dès que les moyens le permettent.

Avec la crise du Corona, ils envoient moins d’argent au pays
VRAI. Parce que certains ont perdu leur emploi voire leurs clients ou d’autres sont priés de rester chez eux à cause du confinement imposé dans certains pays, les transferts d’argent vers le Mali ont chuté depuis le début de l’épidémie. Conscient de ces difficultés et des conséquences pour les familles, l’opérateur WARI, très présent au Mali, vient de lancer les paiements et envois d’argent via WhatsApp et Messenger vers le Mali, avec une facilité d’utilisation imbattable et le tout sans bouger de chez soi (https://www.wari.com/wari-whatsapp?utm_source=malijet). Et en ce mois saint du ramadan, des promotions et animations régulières attendent les concitoyens à l’étranger…pour qu’ils puissent continuer à aider leurs proches au Mali malgré la crise.

Samir Bouzidi

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