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Au Zimbabwe, des soignants s’alarment du manque de préparation à la menace virale

Un personnel soignant se lave les mains dans un hôpital de Harare (Zimbabwe), le 11 mars 2020. REUTERS/Philimon Bulawayo
Texte par :
RFI
Le président Emmerson Mnangagwa a décrété l’état de désastre naturel lundi 16 mars face à la pandémie de coronavirus. Mais les frontières restent ouvertes, ce qui suscite de nombreuses inquiétudes car l’Afrique du Sud a déjà plus de 100 cas confirmés.

Officiellement il n’y a pas encore de cas dans le pays. Mais le chef de l’État a annulé plusieurs évènements, dont les célébrations d’indépendance qui devaient avoir lieu le mois prochain. Car cela n’est qu’une question de temps avant que la pandémie ne se déclare au Zimbabwe, s’inquiète ce médecin de l’hôpital central d’Harare, la capitale : « Nous ne sommes pas prêts, nous manquons de tous, personnel, médicament et équipement », ajoute-t-il, préférant rester anonyme.

« Dans l’hôpital où je travaille, nous n’avons que 300 masques pour tout l’établissement. Nous n’avons pas d’équipement pour nous protéger. Et tout juste trois lits en réanimation, qui sont déjà occupés. Les autorités disent « lavez-vous les mains », mais il n’y a pas d’eau. Si vous tombez très malades, vous allez mourir, car nous n’avons pas les moyens de vous soigner », alerte-t-il encore.

Les médecins sont d’accord : avec un système de santé défaillant depuis des années, la priorité est la prévention. Et notamment éviter que le virus ne se propage, explique cet interne qui ne souhaite pas non être identifié. « Il faut renforcer le dépistage notamment aux postes-frontières. L’Afrique du Sud est notre voisin et il y a déjà de nombreux cas. Et puis il y a les chutes Victoria, avec son aéroport international qui accueille beaucoup de touristes étrangers qui pourraient être porteur du virus. Donc je pense vraiment qu’il faut fermer les frontières. »

Pour l’instant, le gouvernement a interdit les rassemblements de plus 100 personnes, mais n’a pas annoncé la fermeture des écoles.

► Lire aussi : Zimbabwe: une ministre qualifie le coronavirus de «punition» divine contre les Occidentaux

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