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Entre RDC et Burundi, les perpétuels refoulements des adeptes de Zebiya

La police s’est présentée en force là où était censée se cacher la prophétesse Zebiya et a procédé à l’arrestation d’une centaine de ses fidèles. RFI/Esdras Ndikumana
Texte par :
RFI
Le groupe d’adeptes de la prophétesse Zebiya, une jeune femme burundaise de 33 ans qui dit avoir régulièrement des visions de la Vierge Marie, est arrivé cette nuit dans la ville d’Uvira en provenance de Goma dans le Nord-Kivu, où ils ont été découverts dans une propriété vendredi dernier.

Pendant longtemps en bons termes avec l’Église catholique, leurs relations dégénèrent en 2012, le pouvoir burundais s’en mêle, jusqu’à la date du 12 mars 2017, date du début de leur calvaire.

Des échauffourées opposent forces de l’ordre et adeptes de Zebiya dans le nord du Burundi. Les policiers tirent, une dizaine parmi eux tombent, alors que les blessés se comptent par dizaines.

Zebiya passe alors dans la clandestinité. Elle va finalement poser ses bagages à Kamanyola en RDC, qui devient rapidement un nouveau sanctuaire pour ses fidèles. Ils sont bientôt plus de 3000 dans cette localité du Sud-Kivu, où ils s’intègrent dans la vie locale.

Mais les relations avec les autorités congolaises finissent par se détériorer. En 2017, gouvernement congolais et HCR leur demandent de s’enregistrer biométriquement. Ils refusent en expliquant que cela est contraire à leur foi.

Petit à petit, les tensions s’accumulent jusqu’au 15 septembre, lorsque des heurts opposent policiers et militaires congolais aux demandeurs d’asile burundais. C’est la catastrophe. Un policier congolais est tué par balle, les forces de l’ordre répliquent et font au final 39 morts et une centaine de blessés.

Les adeptes de Zebiya se ruent alors au Rwanda, distant d’à peine 12 km. Cela ne sera pas l’El Eldorado dont ils avaient rêvé. Ils demandent de nouveau le statut de réfugiés, mais ils sont finalement refoulés vers leur pays d’origine en avril 2018, là aussi pour refus de se faire enregistrer biométriquement.

C’est le retour à la case départ, au Burundi, où ils sont de nouveau en butte à la répression, selon leurs représentants.

Certains sont arrêts, d’autres battus. Ils se sont donc résolus à reprendre le chemin de l’exil, toujours en RDC mais cette fois plus au nord à Goma, où se serait retranché depuis des années leur insaisissable prophétesse. Jusqu’à vendredi dernier.

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