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«Médéa Mountains», un drame algérien

«Médéa Mountains», écrite et interprétée par Alima Hamel, mise en scène par Aurélien Bory au théâtre des Bouffes du Nord à Paris. © Aglaé Bory
Texte par :
Muriel Maalouf
La chanteuse et musicienne Alima Hamel s’essaye au théâtre pour exorciser son drame familial entre abandon et guerre civile en Algérie. Sa pièce « Médéa Mountains » est mise en scène par Aurélien Bory au théâtre des Bouffes du Nord à Paris.

Seule sur scène, Alima Hamel commence par annoncer la mort de sa sœur en 1997, en pleine décennie noire en Algérie. Puis c’est le compte à rebours. L’enfance heureuse à Nantes ponctuée par les vacances d’été à Médéa, en Algérie. Et puis le drame.

Dans Médéa, il y a Médée, la mère infanticide de la mythologie grecque. Celle d’Alima Hamel abandonne ses ainées dans sa ville natale. De la fratrie des cinq sœurs, il ne reste plus que trois. L’été suivant, il en restera deux. La famille est déchirée. La douleur atteint son paroxysme avec le meurtre d’une sœur et de son mari. Ce sera l’un des nombreux assassinats de la guerre civile.

Le nom noyé dans l’encre noire

« J’ai mis une vingtaine d’années avant de vraiment écrire l’histoire, explique Alima Hamel, parce que cela s’est imposée à moi à un moment donné. A 40 ans, il fallait que je puisse l’écrire pour en revenir de cette histoire, pour la dépasser. »

Entre théâtre et chant, Alima Hamel dévoile son récit intime sans pathos. Sur le grand panneau blanc derrière elle, une figurine robot dessine une carte et ses circonvolutions. La comédienne écrit son nom. Bientôt noyé dans l’encre noire. Puis les mots deviennent souffle, musique, celle du blues, le chant de la douleur et nous laisse sans voix.

► À écouter aussi : Alima Hamel est notre Invité Culture

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