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Rapport de l ‘ ONU : La CMA et la plateforme complices de terroristes et…

Le groupe d’experts des nations Unies a remis au Conseil de sécurité le 28 février dernier son rapport intermédiaire sur notre pays. Ce nouveau rapport des Nations unies épingle (encore) la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Ce groupe armés est accusé d’être « en complicité avec les groupes terroristes » non seulement dans le Nord, mais aussi au Centre. Le document de 43 pages accuse également la Plateforme, principalement le Gatia et le MAA, d’être « impliqués » dans le trafic de drogue.

 

Dans sa résolution 2484 (2019), le Conseil a prié le Secrétaire général de rétablir le Groupe d’experts et de proroger son mandat, tel qu’il est défini aux paragraphes 11 à 15 de la résolution 2374 (2017), jusqu’au 30 septembre 2020. Ainsi, de novembre 2019 à janvier 2020, le Groupe d’experts a effectué deux missions au Mali.

Ce nouveau rapport a été transmis au Conseil de sécurité de l’ONU le 28 février dernier. Dès l’introduction, les experts regrettent « le rejet par la CMA de toute initiative de synergie entre les groupes signataire de l’accord pour combattre les terroristes dans Nord du Mali ». Ils accusent la CMA d’ « imposer sa propre stratégie de coexistence avec les groupes armés terroristes » qui l’ont « aidé » même à « imposer » sa présence à Talataye dans la région de Gao. En plus du Nord, la CMA est « un partenaire sûr » du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans dans le Centre du Mali, charge le rapport, qui soutient également que la base de la CMA à Foïta dans la région de Tombouctou « aide directement le groupe de l’Iyad Ag Ghali dans la formation et le recrutement ». Les experts affirment que cette base a « apporté un soutien aux terroristes » pour attaquer les bases de l’armée malienne à Nampala, à Dioura et à Soumpi ainsi qu’à d’autres attaques contre les forces internationales et maliennes.

En plus du soutien aux groupes terroristes, le rapport reproche aussi à la CMA d’être « impliquée » dans le trafic de drogue dans Nord du Mali. Et sur ce point, la CMA « travaille en étroite collaboration » avec la Plateforme. Le document affirme que le rapprochement entre la CMA, le MAA-Plateforme et le GATIA-CMA « sert à la coordination du mouvement des drogues » entre les régions de Gao et de Kidal.

Autre point soulevé par les experts ? C’est aussi «le non-respect des sanctions » du Conseil de sécurité, notamment l’interdiction de voyager contre des personnes reconnues d’actes terroristes et banditisme. Le rapport cite le député Mohamed Ould Mataly qui s’est rendu par avion, du Mali au Niger le 25 septembre 2019 malgré la sanction qui pèse contre lui. Au cours de son séjour, « il aurait rencontré des hauts cadres nigériens pour plaider la libération trafiquants de drogue », révèle le rapport.

La CMA allié des groupes terroristes

Le groupe d’expert dénonce la connexion de la Cma avec les groupes terroristes : « Les postes avancés et les bases militaires à Tombouctou et à Ménaka de la CMA illustrent clairement sa stratégie de coexistence avec les groupes terroristes et sont des vecteurs clefs de son expansion. Ces positions militaires, en particulier les bases de Foïta et de Tinfadimata aux frontières avec, respectivement, la Mauritanie et le Niger, sont distantes de près de 1 000 kilomètres et situées dans des zones stratégiques, quoique reculées », soutient le rapport.

Le même rapport révèle que la Coordination des mouvements de l’Azawad serait très active dans le centre du Mali à travers sa base de Foïta. Située « dans un lieu très stratégique, au point de convergence des frontières des régions de Tombouctou, de Ségou et de Mopti, à 8 kilomètres de la frontière avec la Mauritanie et de la ville de Fassalé, à 150 kilomètres seulement de Niono, aiderait directement les groupes terroristes armés basés dans la forêt de Ouagadou. « Cette aide directe sous forme de formation, de recrutement et de fournitures est considérée comme fondamentale pour la stratégie du GSIM visant à ouvrir un nouveau front militaire dans le centre du Mali par l’implication directe d’éléments du GSIM et le soutien à la katiba de Hamadoun Kouffa dans les régions de Ségou et de Mopti » charge le rapport.

Toujours dans le même document, les experts affirment que la base de Foïta de la CMA « a apporté un soutien aux raids contre les bases des Forces armées maliennes à Nampala (à 35 km), Dioura (80 km) et Soumpi (120 km) ainsi qu’à d’autres attaques contre les forces internationales et maliennes ».

En outre , le rapport de l’ONU met l’accent sur la violation de l’accord de paix par la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) : « la CMA a poursuivi sa stratégie militaire expansionniste en violation du cessez-le-feu signé à Ouagadougou, qui dispose que les groupes armés doivent s’abstenir de s’engager dans des opérations hostiles et geler leurs positions militaires ; elle a cherché à créer une scission au sein de la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d’Alger, qui a conduit à la création de deux organisations distinctes portant le même nom. Cela a réduit les chances de voir le Comité reprendre effectivement ses travaux. La scission au sein de la Plateforme a également engendré un nouveau type de violation du cessez-le-feu entre, d’une part, le nouveau Groupe d’autodéfense des Touaregs Imghad et leurs alliés-Coordination des mouvements de l’Azawad (GATIA-CMA) de Haballa Ag Hamzatta et d’Ahmoudou Ag Asriw (MLi.001), visé par des sanctions, soutenu par le Mouvement arabe de l’Azawad-Plateforme (MAA-Plateforme), basé à Gao et dirigé par Mohamed Ould Mataly (MLi.008), visé par des sanctions, sous la direction de Harouna Toureh et, d’autre part, le GATIA originel du général Gamou allié au MAA-Plateforme, basé à Tombouctou, dirigé par Moulaye Ahmed Ould Moulaye, sous la présidence de Fahad Ag Almahmoud», affirment les experts de l’ONU.

Collusion entre groupes armés et groupes criminels

Le groupe d’expert dénonce l’implication des certains groupes armées dans le trafic des stupéfiants dans la région : « Un rapprochement entre la CMA, le MAA-Plateforme et le GATIA-CMA semble avoir servi à la coordination du mouvement des stupéfiants entre les régions de Gao et de Kidal, aucun nouvel incident violent impliquant des convois n’ayant été signalé. En revanche, la rivalité autour des convois se traduit fréquemment par des faits violents dans la région de Tombouctou entre des réseaux criminels qui semblent être affiliés à la CMA et au MAA-Plateforme. Les récentes saisies de résine de cannabis (haschich) en Mauritanie et au Sahara occidental en provenance du Maroc et en route vers le Mali devraient, pendant la durée restante du mandat du Groupe d’experts, permettre d’en savoir plus sur les individus qui contrôlent le commerce t et les convois associés » déclarent les experts. Ils ajou tent : « Tout en enquêtant sur d’autres réseaux criminels concurrents, le Groupe d’experts a examiné plus en avant le réseau commandé par Mohamed Ben Ahmed Mahri (MLi.007), alias Rouggy, visé par les sanctions. À partir des affaires de saisies importantes en Guinée-Bissau, au Maroc et au Niger décrites précédemment, le Groupe d’experts a mené des enquêtes auprès des États Membres et des institutions financières et a identifié une série de sociétés écrans établies en Algérie, au Mali, au Maroc et au Niger, selon toute probabilité pour blanchir l’argent de la drogue et financer des opérations de trafic. Compte tenu de la mesure de gel des avoirs, les sociétés directement gérées par Mohamed Ben Ahmed Mahri doivent être mentionnées à l’entrée correspondant à son nom, sur la Liste, pour faire avancer les efforts de diligence raisonnable des institutions financières « affirme le panel d’expert.

Concernant toujours la collusion entre groupes armées et criminels, le groupe d’expert de l’ONU affirme : « Parmi les réseaux criminels associés à la CMA et impliqués dans les convois de drogue, on trouve Mohamed Ag Akly, commandant régional du MLNA et Mahamadou Ag Attayoub, membre de la fraction des Ifergoumissen de la tribu des Ifoghas, qui agit au nom de Khalid Ag Mohamed, fils de Mohamed Ag Intallah.

Trafic d’être humain

Le rapport met en exergue aussi la participation des groupes armés dans le trafic d’être humain : « Comme déjà indiqué dans le précédent rapport final du Groupe d’experts, Tombouctou a succédé à Gao en tant que principal centre de traite des migrants en route vers le nord, principalement vers l’Algérie. Bien qu’il y ait une sous-déclaration à Gao en raison de pratiques plus cachées à la suite d’arrestations temporaires de soi-disant passeurs les récits des migrants confirment que la route de Tombouctou est favorable au-dessus de Gao, les migrants de Tombouctou passant en Algérie pour rejoindre Bordj Badji Mokhtar à In-Afarak au nord-ouestd’In-Khalil, plutôt que Talandak et Tindiska, au sud-est d’In-Khalil. Le transport des migrants le long de la route Tombouctou In-Afrarak est largement protégé par le MAA-CMA et certains MNLA24. Le HCUA exerce plutôt un contrôle sur la Tindiska et le Talhandak, où Mohamadou Ag Rhissa), membre du HCUA, était responsable des abus des migrants. Le Comité n’a pas connaissance de cas d’abus similaires. Le Comité n’a pas connaissance de cas similaires d’abus de leur route migratoire changeante via Bamako».

S’agissant des atteintes au droit international humanitaire et droit international des droits de l’homme, le groupe d’expert annonce que compte tenu des contraintes de temps, les enquêtes du Groupe sur le droit international humanitaire et les droits de l’homme sont toujours en cours et le Coordinateur du groupe en informera le Comité lors de leur prochaine rencontre.

Au point de vue de toutes ces informations, la question qui se pose aujourd’hui est celle-ci : Pourquoi la Minusma, les autorités maliennes et les partenaires du Mali ferment-ils les yeux sur les activités criminelles de ces groupes armés qui sont en activités au Nord du Mali.

Mémé Sanogo

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