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Au Chili, les revendications féministes rejoignent les demandes sociales

Entre 125 000 et 500 000 manifestantes sont venues faire entendre leurs voix dimanche 8 mars, pour la Journée internationale des droits des femmes, à Santiago. REUTERS/Sofia Yanjari
Texte par :
RFI
Avec notre correspondante à Santiago du Chili,Justine Fontaine
Des centaines de milliers de femmes ont manifesté à Santiago du Chili dimanche. Une manifestation monstre et aussi l’une des plus grandes depuis le début du mouvement social qui a éclaté fin octobre dans le pays, pour protester contre les inégalités.

« L’État oppresseur est un macho violeur », « le violeur, c’est toi ». Au beau milieu de l’Alameda, la gigantesque avenue qui traverse le centre de Santiago, des manifestantes reprennent les paroles de la performance du collectif chilien LasTesis, qui a fait le tour du monde à la fin de l’année dernière. Le cortège, long de 4 km, s’est arrêté à plusieurs reprises pour que les manifestantes puissent reprendre la chorégraphie chantée qui dénonce les manquements des institutions dans la lutte contre les violences machistes.

« Nous méritons d’être respectées »

Susana Olmedo, 37 ans, est venue manifester avec une amie. « Mon compagnon est resté à la maison pour cuisiner, j’espère qu’il va préparer un bon petit plat, plaisante-t-elle. C’est lui qui garde notre fille. C’est vraiment important que nous puissions avoir notre espace ici nous les femmes pour manifester et dire que nous ne voulons plus d’abus, ni de viols, ni de femmes tuées, et que nous méritons d’être respectées. »

L’avenue déborde de femmes, les rues adjacentes aussi. Sous la chaleur écrasante de la fin de l’été austral, les manifestantes alternent entre slogans féministes et slogans contre le gouvernement.

Une nouvelle impulsion au mouvement social

Ce lundi, Sofia Jakob, la trentaine, sera de nouveau mobilisée : elle suivra la grève nationale des femmes : « Nous avons discuté avec nos chefs, en disant que nous voulions participer à la grève. Nous sommes parvenues à un accord et ce lundi les femmes de mon entreprise ne travailleront pas », explique-t-elle.

Elle espère que ces deux journées féministes donneront aussi une nouvelle impulsion au mouvement social qui reprend de la vigueur après un été austral relativement plus calme. Depuis plus de quatre mois, une vague de contestation sans précédent secoue le pays, demandant au gouvernement de profondes réformes pour plus d’égalité sociale. Au moins 31 personnes ont été tuées depuis le début du mouvement.

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