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Afghanistan: première attaque après l’accord entre Washington et les talibans

Des forces afghanes patrouillent les rues de Kaboul après une attaque à une cérémonie commémorant la mort d’Abdul Ali Mazari, le 6 mars 2020. STR / AFP
Texte par :
RFI
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Au moins 27 personnes ont péri et 18 autres ont été blessées dans une attaque lors d’un rassemblement politique dans l’ouest de Kaboul vendredi 6 mars, selon un bilan officiel du gouvernement afghan. Il s’agirait de la première attaque dans la capitale depuis l’accord conclu entre les talibans et les États-Unis le 29 février.

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Selon un dernier bilan officiel du ministère afghan de l’Intérieur, au moins 27 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été tuées dans cette attaque à Kaboul. Le ministère avait d’abord parlé de « 18 personnes ont été blessées et transportées par la police dans des hôpitaux », avait écrit Nasrat Rahimi, le porte-parole de ce ministère, sur un groupe de l’application WhatsApp.

Les talibans ont nié toute responsabilité dans cette attaque à la capitale afghane, visant une cérémonie commémorant la mort d’Abdul Ali Mazari, un politicien de la minorité hazara, dont les membres sont très majoritairement chiites, dans un Afghanistan sinon largement sunnite. En 2019, un attentat au mortier lors de cette même cérémonie avait tué au moins 11 personnes. Il avait été revendiqué par le groupe État islamique (EI).

Les coups de feu ont cette fois-ci été tirés depuis un chantier proche de l’évènement, selon Nasrat Rahimi. Ce dernier a ajouté que les forces spéciales afghanes et les forces de police étaient arrivées « rapidement » sur place.

De nombreux membres de l’élite politique afghane étaient présents, dont le chef de l’exécutif afghan Abdullah Abdullah, vainqueur auto-proclamé de la présidentielle de septembre malgré les résultats officiels le donnant perdant.

« Nous étions au milieu de la cérémonie (…) quand soudainement des coups de feu ont retenti », a raconté Mohammad Mohaqiq, le plus connu des hommes politiques hazaras et un proche d’Abdullah Abdullah, interrogé par Tolonews, principale télévision d’Afghanistan.

L’ancien président Hamid Karzaï et l’ex-Premier ministre Salahuddin Rabbani, également présents, avaient quitté l’évènement un peu plus tôt, a-t-il ajouté. « Tous les responsables de haut niveau ont été évacués des lieux en toute sécurité », a commenté Nasrat Rahimi, le porte-parole du ministère de l’Intérieur.

Moins d’une semaine après l’accord Washington-talibans

Cet incident survient moins d’une semaine après la signature de l’accord samedi 29 février à Doha entre les États-Unis et les talibans. Celui-là ouvre la voie à un retrait complet des troupes étrangères d’Afghanistan sous 14 mois en échange de garanties des insurgés.

Une trêve partielle instaurée à la demande de Washington le 22 février a toutefois été levée lundi 2 mars par les talibans. Ces derniers ont depuis multiplié les attaques contre les forces de sécurité afghanes, soulignant la difficulté d’un dialogue entre les insurgés et le gouvernement de Kaboul, autre condition de l’accord de Doha.

Le groupe État islamique, présent en Afghanistan depuis 2015, a multiplié ces dernières années les attaques contre la communauté chiite dans le pays.

(avec AFP)

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