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Les chercheurs manifestent à Paris contre la loi de programmation

Une photo prise au laboratoire du CNRS Gipsa-lab de Grenoble, le 20 novembre 2017. JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
Texte par :
RFI
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En France, l’examen de la loi de programmation de la recherche est prévu dans les prochaines semaines et pour dire leur opposition à ce texte, plusieurs milliers de chercheurs et étudiants se sont rassemblés ce jeudi à Paris pour dénoncer les dangers de cette loi. Reportage.

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Chercheurs, enseignants chercheurs, doctorants et maîtres de conférences, ils étaient plusieurs centaines rassemblés sur le parvis de l’université Paris Diderot 13e pour une opération « Arrêt de l’université et de la recherche ». Ils entendent rappeler au gouvernement que la recherche est un domaine prioritaire.

Au cœur de leurs revendications : un plan de titularisation massif des nombreux précaires, des créations de postes et des crédits de fonctionnement pérennes pour les laboratoires. Des mesures absentes, selon eux, de la future loi de programmation pluriannuelle pour la recherche, qui doit être prochainement présentée en Conseil des ministres.

Violette Dulac est venue manifester malgré la pluie qui s’est abattue ce jeudi sur la capitale. Cette doctorante en sociologie, âgée de 32 ans, s’interroge : « Après les thèses, il y a beaucoup de gens qui arrêtent puisqu’ils n’arrivent pas à être titularisés ou parce que c’est trop long. Parce qu’en fait, la perspective c’est de devenir maître de conférences donc d’être titularisé, de devenir fonctionnaire de la recherche. Sauf qu’ils sont en train de nous repousser le moment où on y entre sachant que la moyenne d’âge pour y entrer c’est 35 ans. »

Ils font la même taille, ils ont la même corpulence, ils font le même métier, Paul Voha et Vincent Denis sont maîtres de conférence en histoire moderne à l’Université de Paris 1, ils parlent de gâchis.

« Le vivier de chercheurs talentueux, de jeunes docteurs talentueux qui se retrouvent sans poste aujourd’hui du fait des restrictions budgétaires, il est de plus en plus important et ça décourage des vocations », commente l’un d’eux.

« C’est, je pense, l’importation mal comprise d’un modèle américain fondé sur des contrats courts, postdoc qui s’enchaînent, qui s’enchaînent jusqu’à retarder l’entrée dans un poste fixe, ajoute l’autre.C’est une logique court-termiste en fait. On se dit qu’en finançant un projet sur trois ans on aura des résultats dans trois ans. Ce n’est pas le cas et alors même où les grandes universités américaines assouplissent ce système, on voudrait importer naïvement et bêtement. »

La Coordination nationale des facs et labos en lutte se réunira en fin de semaine pour décider les suites à donner au mouvement.

► À lire aussi : Où en est la recherche publique en France?

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