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Face à l’afflux de migrants à ses portes, l’UE veut défendre ses frontières

Des policiers anti-émeute et des soldats grecs à la frontière avec la Turquie. Kastanies, le 4 mars 2020. REUTERS/Florion Goga

Texte par :RFISuivre

Les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne se sont réunis ce mercredi 4 mars à Bruxelles pour débattre en urgence de la question migratoire à la frontière turque.

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Avant le sort des migrants eux-mêmes, la priorité des ministres européens de l’Intérieur concerne d’abord la sécurisation des frontières extérieures de l’UE. La situation « n’est pas acceptable », écrivent-ils dans une déclaration commune. Les 27 ministres de l’Intérieur avertissent que le franchissement illégal des frontières « ne sera pas toléré ».

Les 27 se sont ainsi dits prêts à « renforcer leur soutien » dans le cadre d’une intervention rapide de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, en Grèce. La France est disposée à envoyer « une douzaine » d’experts. Mardi, par la voix de sa présidente Ursula von der Leyen, la Commission européenne avait déjà promis le déblocage de 700 millions d’euros, dont la moitié immédiatement, pour gérer la vague migratoire, qui fait ressurgir la crainte d’une crise semblable à celle de 2015.

Alors que la commissaire européenne Ylva Johansson a alerté sur la situation « inacceptable » des migrants sur les îles grecques et appelé les pays membres à évacuer rapidement les enfants et mineurs non accompagnés, le Luxembourg s’est dit prêt à en prendre dix en charge. La Suisse et l’Allemagne ne l’ont pas exclu. La France a rappelé qu’elle s’était déjà engagée à prendre 400 demandeurs d’asile se trouvant en Grèce. La Finlande avait aussi déjà décidé d’en accueillir 175. L’Autriche, elle, a écarté l’idée d’accueillir de nouveaux réfugiés. « Nous avons déjà assez à faire pour intégrer ceux que nous avons ici », a déclaré le ministre Karl Nehammer.

La plupart des ministres ont rappelé que l’Union doit se conformer au droit humanitaire international, mais la Commission européenne souligne qu’il existe des règles spécifiques en cas de crise. La décision du gouvernement grec de Kyriakos Mitsotakis de suspendre l’enregistrement des demandes d’asile pour un mois est donc soutenue par ses partenaires européens.

Tout en reconnaissant les « efforts importants » réalisés par la Turquie pour accueillir 3,7 millions de Syriens, l’Union européenne « rejette fermement l’usage par la Turquie de la pression migratoire à des fins politiques », écrivent les Vingt-Sept dans leur déclaration commune.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a ouvert aux réfugiés les frontières vers l’UE en violation d’un accord signé avec Bruxelles, a affirmé qu’une résolution de la crise migratoire passait par un soutien européen à Ankara en Syrie. Mais le porte-parole de la présidence turque a démenti qu’Ankara « considère les réfugiés comme un moyen de chantage politique ».

(avec AFP)

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