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Guinée: l’OIF suspend sa participation au processus électoral

Une affiche électorale en faveur du «oui» au référendum à Conakry, le 24 février 2020. Carole Valade/RFI
Texte par :
RFI
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En Guinée, à quelques jours du référendum constitutionnel et des élections législatives du 1er mars, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a décidé de suspendre sa participation au processus électoral dans ce pays. C’est ce qu’indique un communiqué publié, ce lundi 24 février, sur le site de l’organisation internationale.

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Avec nos correspondants à Conakry, Moktar Bah et Carol Valade

L’OIF justifie ce retrait par les divergences qui entourent le fichier électoral. Confirmant les doutes de l’opposition, l’OIF juge problématiques plus de deux millions d’électeurs figurant sur les listes électorales. L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) a donc indiqué qu’il lui sera difficile de continuer sa mission d’assistance, à seulement six jours de ces élections.

L’opposition au président guinéen montre du doigt un nombre disproportionné d’électeurs par rapport à la démographie du pays, et l’inscription, selon elle, de mineurs sur les listes électorales.

En 2018, l’OIF avait mené, avec l’ONU et l’Union européenne, un audit du fichier électoral datant de 2015. L’audit dénombrait 2,49 millions d’électeurs dont la présence sur les listes était « problématique », rappelle l’OIF, responsable de la mise en œuvre des recommandations de cet audit, dans un communiqué publié, ce lundi 24 février, et qui fait les choux gras de la presse guinéenne.

Il se trouve que ces électeurs figurent toujours dans la base de données actuelle, fait remarquer l’OIF. Parmi eux figurent des électeurs décédés ou des doublons, dit l’Organisation. Sur ces 2,49 millions de personnes, 98 % « ne disposent pas de documents permettant leur identification », a encore ajouté l’Organisation internationale de la francophonie.

Dans le fichier, environ 2,49 millions électeurs ne se sont pas présentés à nouveau devant les commissions administratives de révision des listes électorales afin de bien confirmer leur existence et leur statut d’électeur. C’est donc ce chiffre-là qui aujourd’hui pose problème et doit être traité de manière consensuelle par la classe politique guinéenne.

Thieman Coulibaly

Les chancelleries occidentales avaient d’ores et déjà fait savoir qu’elles ne valideraient pas le processus électoral, processus qu’un diplomate, sous couvert d’anonymat, n’hésite pas à qualifier de « farce ».

Le FNDC, lui crie victoire. « Cela prouve que nous avions raison », se réjouit Cellou Dalein Diallo. Tandis que du côté du RPG, le parti au pouvoir, on dénonce une « décision incohérente » mais qui « n’entravera pas le déroulement du processus ». La Commission électorale, elle, dit « ne pas comprendre » le retrait de l’organisation du processus.

Je ne comprends pas cette notion de retrait de l’OIF. L’OIF était dans un cadre d’assistance technique. La mission technique c’est très bien déroulée ! J’aurais pu comprendre si ce communiqué émanait des experts mais les termes qui sont là-dedans sont en porte-à-faux avec la réalité.

Me Amadou Salif Kébé

► À lire aussi: « Guinée: la tension et l’inquiétude montent à l’approche du scrutin du 1er mars »

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