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Le président palestinien Mahmoud Abbas attendu au Conseil de sécurité des Nations unies

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, montre des cartes de la Palestine où l’on voit le plan de partition de l’ONU de 1947, les frontières de 1948-67 et une carte sans les zones annexées par Israël, au Caire, le 1er février 2020. Khaled DESOUKI/AFP
Texte par :
RFI
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Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, est attendu ce 11 février à New York. Le but de cette visite est de rassembler un soutien quasi unanime contre la « vision » de l’administration Trump pour une paix israélo-palestinienne.

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Avec notre correspondante à Ramallah, Alice Froussard

Lundi soir, lors d’un revirement de situation surprise, les Palestiniens ont annoncé qu’ils renonceraient au vote, faute d’appui international suffisant, « pour ne pas s’humilier ». Mais selon Saeb Erekat, le célèbre négociateur des Accords d’Oslo, ces rumeurs sont infondées. En tout cas, la venue de Mahmoud Abbas à l’ONU n’est pas remise en cause.

Le président de l’Autorité palestinienne y tient, il s’adressera à l’Assemblée générale des Nations unies pour qu’une conférence internationale facilite des négociations entre égaux avec Israël. C’est en tout cas le début d’une offensive diplomatique dans laquelle Mahmoud Abbas n’a toujours pas perdu espoir.

Il avait déjà constaté la sidération du plan Trump sur ses alliés européens qui l’ont repoussé, mais sans éclats, attendant de voir son plan d’attaque. Signe de la gravité de la situation, le dévoilement de ce plan avait également forcé les factions palestiniennes à s’unir, même à court terme.

Mais le premier succès formel de Mahmoud Abbas c’était au Caire quand la Ligue arabe a rejeté le fameux plan de paix. Depuis, l’Organisation de la coopération islamique et l’Union africaine ont fait de même. Et ce sont des arguments que le président de l’Autorité palestinienne pourra avancer.

Une chose est sûre : l’enjeu de ce déplacement à l’ONU est de sortir du vide politique dans lequel Abu Mazen s’est engouffré depuis des années. Reste à savoir ce qu’il annoncera, ce qui en restera.

Et s’il ne se retrouvera pas à nouveau seul après des déclarations de principes, face au plan américain qui restera sur la table, et continuera à agiter la région.

■ Reportage à Gaza

Avec nos envoyés spéciaux Hassan Jaber et Guilhem Delteil

Dans les rues de Gaza, les manifestations pour dénoncer le plan Trump se succèdent. Rien que ce lundi, deux rassemblements avaient lieu. Sur l’une des places centrales de la ville, quelques dizaines de femmes avaient ainsi répondu à un appel à la mobilisation lancé par le Fatah. Inès Abu Shaouich est membre du parti de Mahmoud Abbas.

« Nous envoyons un message à toutes les factions palestiniennes, qu’elles soient nationales ou islamiques, dit-elle, pour leur dire qu’elles doivent soutenir le président Abbas dans son discours devant l’ONU. Il est le seul représentant de la nation palestinienne. »

Mais l’unité n’est pas d’actualité. Une délégation du Fatah, présente à Gaza, n’a pour l’instant pas de rencontre prévue avec le Hamas au pouvoir dans ce territoire. Le plan Trump n’a pas uni les deux grands partis palestiniens et le mouvement islamiste demande à Mahmoud Abbas l’annonce de mesures radicales dans son discours à l’ONU.

« Que reste-t-il des accords d’Oslo aujourd’hui ? Le ministre israélien de la Défense a interdit les exportations de produits agricoles palestiniens vers Israël et les pays arabes via la Jordanie. Donc nous devons dire « trop, c’est trop ». Nous ne pouvons plus traiter avec les Israéliens sur la base des accords d’Oslo », témoigne Bassem Naïm, l’un des cadres du Hamas.

Mettre fin aux accords d’Oslo est une menace déjà brandie par Mahmoud Abbas, mais c’est un pas qu’il est peu probable que le président de l’Autorité palestinienne franchisse.

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