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Azerbaïdjan: sans surprise, le pouvoir remporte les législatives

Le président Ilham Aliev, le 24 novembre 2017 à Bruxelles. THIERRY ROGE / BELGA / AFP
Texte par :
RFI
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En Azerbaïdjan, le parti au pouvoir a remporté les élections parlementaires de ce dimanche 9 février, en s’emparant de 65 des 125 sièges du Milli Majlis, a annoncé le chef de la Commission électorale centrale, Mazahir Panahov. L’opposition n’obtient qu’un seul siège, le reste devant être distribué parmi des partis largement considérés comme pro-présidentiels. Le résultat de ce scrutin pourrait contrarier les ambitions du régime azerbaïdjanais qui a souhaité, avec cette élection anticipée, se donner une image moderne en rajeunissant ses cadres dirigeants.

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Avec notre correspondant régional, Régis Genté

Moderne ne veut pas dire démocratique et à l’écoute du peuple. Soucieux d’attirer les investisseurs étrangers dans un contexte économique morose du fait de la chute des cours du pétrole, le président Ilham Aliev et son épouse Mehriban, vice-présidente depuis 2017, ont décidé de se lancer dans un grand rajeunissement des cadres dirigeants du pays. Histoire de gommer l’image détestable dont jouit l’Azerbaïdjan à l’étranger.

Certes, une cinquantaine de défenseurs des droits de l’homme, de journalistes et autres activistes ont été libérés en 2019, mais, selon l’ONG Human Rights Watch (HRW), il en resterait encore une trentaine dans les geôles azerbaïdjanaises.

Autant de voix muselées qui ne peuvent dénoncer les dérives du pouvoir, y compris celles qui affectent les acteurs économiques.

Le régime Aliev ne cesse de s’illustrer par ses violations des droits élémentaires de chacun : répression brutale de rassemblements pacifiques, mauvais traitements en prison, incarcération de blogueurs dénonçant la corruption des élites, menaces contre les avocats qui les défendent. Autant de pratiques bien éloignées de l’image moderne que le couple Aliev prétend vouloir donner à son pays.

L’opposition a dénoncé des fraudes massives lors de ce scrutin législatif alors qu’aucune élection n’a été jugée libre depuis l’arrivée au pouvoir d’Ilham Aliev, en 2003, où il avait succédé à son père Heydar à la tête de cette ex-république soviétique riche en pétrole.

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