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Irak: sur la place Tahrir, une contestation divisée

La fumée s’élève des tentes en feu lors du raid des forces de sécurité irakiennes sur la place Tahrir pendant les manifestations anti-gouvernementales en cours à Bagdad, Irak, le 25 janvier 2020. REUTERS/Thaier al-Sudani
Texte par :
RFI
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En Irak, la contestation est désormais divisée en deux groupes distincts. D’un côté, les sadristes, les partisans de Moqtada al-Sadr, de l’autre les manifestants anti-pouvoir. Après s’être retirés de la contestation, les sadristes ont finalement repris les rues le jour de la nomination du nouveau Premier ministre. Les manifestants les accusent de vouloir faire accepter ce nouveau chef d’État dans les rangs de la contestation. Quitte à devoir les menacer ou les attaquer.

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De notre correspondante à Bagdad, Lucile Wassermann

Sur la place Tahrir à Bagdad, des dizaines d’Irakiens sont désormais coiffés de casquettes bleues. Le signe distinctif des membres de la milice sadriste Saraya al-Salam. Il y a quelques jours, ces hommes ont délogés les protestataires de l’immense immeuble aux abords de la place Tahrir, l’un des symbole de la contestation.

Abu Ahmed, la quarantaine, en faisait partie. Installé sur l’un des rebords du bâtiment, il explique les raisons de cette opération. « Cet endroit était occupé par des infiltrés, des saboteurs, qui encouragent le peuple à commettre des violences. C’est pour cela que la voie de la révolution a été détournée. »

Mais pour les protestataires anti-pouvoir, ces sadristes ont surtout pris d’assaut cet immeuble pour faire accepter le nouveau Premier ministre et intimider les manifestants. Peu d’entre eux osent aujourd’hui dénoncer leur présence, par peur de représailles. Ghassan Saber nous invite sous sa tente place Tahrir, à l’abri des regards, et il raconte. « Ils utilisent leur pouvoir, leur armes, leurs bâtons, leurs couteaux. Tous ceux qui s’exprimeront contre Moqtada al-Sadr ou contre les sadristes, ils les frapperont. »

Des attaques qui ont même poussé certains de ses amis à quitter la contestation. « Ils prévoient de partir d’Irak, nous explique-t-il. Parce qu’ils ont peur de Sadr et de ses hommes. » Plusieurs d’entre eux craignent aujourd’hui un assaut final des sadristes, pour éteindre le mouvement.

►À lire aussi : Irak: les forces de l’ordre tirent sur les manifestants avec des fusils à plomb

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