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Caucus de l’Iowa: Pete Buttigieg en tête devant Bernie Sanders

Pete Buttigieg, ici devant ses partisans dans le New Hampshire, a parlé d’une victoire «stupéfiante». SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
Texte par :
RFI
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Aux États-Unis, les résultats partiels annoncés ce mardi 4 février placent Pete Buttigieg en tête des primaires démocrates dans l’Iowa.

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Pete Buttigieg a créé la surprise dans la course à la candidature démocrate pour la présidentielle américaine. Ce mardi, dans l’Iowa, le trentenaire a pris l’avantage d’une courte tête sur le sénateur Bernie Sanders, selon des résultats partiels, s’imposant ainsi comme un candidat incontournable dans les primaires de son parti.

Sur 62% des bureaux de vote, l’ancien maire de South Bend, dans l’Indiana, a obtenu 26,9% des délégués de l’Iowa, contre 25,1% pour Bernie Sanders. Elizabeth Warren, qui représente avec ce dernier l’aile gauche du parti, arrive troisième avec 18,3%, suivie de Joe Biden (15,6%) et de la sénatrice modérée Amy Klobuchar (12,6%).

Pete Buttigieg a célébré une « victoire stupéfiante ». « Cette campagne a commencé il y a un an avec quatre permanents, pas un nom connu, pas d’argent mais une grande idée », a déclaré le candidat gay de 38 ans, devant des partisans réunis dans le New Hampshire.

Les résultats finaux pourraient différer, et on ignore quand ils seront proclamés en raison d’un bug informatique qui a transformé cette première échéance en fiasco. Le vote de l’Iowa, un petit État rural qui s’exprime toujours en premier, s’est fait lundi soir non par bulletins mais dans des assemblées où les électeurs se regroupent et se comptent par candidat, en deux tours, un système de « caucus » complexe et critiqué.

► À lire aussi : Cinq choses à savoir sur le caucus de l’Iowa

Ces premiers chiffres sonnent en tout cas comme une claque pour Joe Biden, qui se présentait tout au long de la campagne comme le seul candidat capable d’unir les Américains. « Sa stature de favori est un peu écornée », estime Charles Voisin, journaliste, spécialiste des États-Unis. Il est vrai que s’il « séduit et reste populaire », Joe Biden ne suscite pas non plus un « grand enthousiasme », notamment chez les jeunes.

Les premiers chiffres révèlent également que Pete Buttigieg réalise de beaux scores dans les comtés ruraux plutôt conservateurs qui étaient convoités par l’ancien vice-président. L’âge des candidats a sans doute joué. Pete Buttigieg a 40 ans de moins que Joe Biden, rappelle notre envoyée spéciale Anne Corpet. Biden pourrait néanmoins prendre « sa revanche » lors du prochain grand rendez-vous en Caroline du Sud, par exemple.

La « bonne dynamique » de Sanders

Bernie Sanders, lui, a conquis l’est de l’État, plus industriel, et il a effectué une percée dans les comtés où résident les Latino-Américains. De bon augure pour la figure de l’aile gauche du Parti démocrate, qui a lancé depuis plusieurs mois une vaste campagne auprès de cette partie de la population, notamment en Californie, un État crucial pour la conquête de l’investiture.

« Bernie Sanders a fait l’objet d’une remontée qui est d’autant plus intéressante qu’elle a bénéficié d’un excellent timing, et tout est dans le timing », explique Lauric Henneton, enseignant à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. La campagne du candidat bénéficie d’« une bonne dynamique » mais reste à savoir si « de bons succès lui permettront de réduire l’écart là où il était moins bien placé ».

Le taux de participation à ce scrutin n’a pas été très élevé. Il était comparable à celui de 2016. C’est sans doute ce qui a empêché Bernie Sanders de ravir la première place. Mais il ne s’agit que de résultats partiels et il reste de nombreuses étapes avant qu’un candidat démocrate ne soit désigné. La prochaine aura lieu le 11 février avec les primaires du New Hampshire.

Donald Trump, le vrai vainqueur de la séquence

Pendant ce temps, Donald Trump, lui, jubile. « Rien ne fonctionne, exactement comme lorsqu’ils dirigeaient le pays », a raillé le locataire de la Maison Blanche sur Twitter après l’annonce du fiasco technique et politique du scrutin démocrate. Outre cet épisode fâcheux pour le camp adverse, le président américain bénéficie d’un « alignement des planètes », analyse Lauric Henneton.

Le discours sur l’Union que Donald Trump prononce ce mardi soir lui permettra en effet d’occuper l’espace médiatique. Et l’acquittement dont il bénéficiera ce mercredi dans le procès en destitution achèvera de le désigner comme le grand vainqueur de cette séquence.

Selon un sondage Gallup publié ce mardi 4 février, le président américain bénéficie de 49% d’opinions favorables, son score le plus élevé depuis son installation dans le Bureau ovale en janvier 2017.

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