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Invasion de criquets: le Kenya parie sur la pulvérisation de pesticide

Les mécaniciens de Farmland Aviation préparent leur avion AT-602 à pulvériser du pesticide sur les criquets. RFI/Sébastsien Németh
Texte par :
RFI
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Depuis fin décembre, des nuées de millions de criquets envahissent le Kenya pour dévorer les cultures et les pâturages. Face au phénomène, le gouvernement manque de ressources. Il a donc fait appel à des sociétés d’aviation privées comme Farmland Aviation, d’habitude spécialisée dans la pulvérisation d’engrais. L’entreprise a dépêché des pilotes et deux avions pour lâcher du pesticide sur les criquets. Reportage près de Nakuru, au nord de Nairobi.

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Les mécaniciens de Farmland Aviation préparent le prochain vol de leur AT-602. D’habitude utilisé pour asperger de l’engrais, l’avion a été reconverti en arme de guerre contre les criquets.

« C’est l’appareil parfait pour ce travail, explique Donno Dunn, pilote. Il est très rapide, donc on atteint vite la nuée. Et il dispose d’un GPS. Le matin on reçoit les coordonnées de l’essaim. On décolle vers 7h. Il faut pulvériser tôt car les criquets sont moins actifs le matin. C’est le bon moment, avant qu’ils ne repartent. »

Farmland Aviation a déployé ses appareils à Baringo, Marsabit ou encore Isiolo. Chaque sortie dure entre 2 et 3 heures, pour une pulvérisation de 400 à 1000 litres de pesticide selon la taille des essaims. Des vols qui ne sont pas sans risque, explique Donno Dunn.

« C’est très dangereux si vous volez alors que les criquets sont en mouvement. Dans une nuée, en deux secondes vous ne voyez plus rien. Votre arrivée d’air et votre radiateur d’huile peuvent être bouchés par les insectes. Vous risquez alors une défaillance moteur. Donc vous ne voulez pas être trop près. »

Les premiers vols se sont d’ailleurs soldés par des échecs. Le produit utilisé par le gouvernement était totalement inefficace. Même si aujourd’hui, la donne a évolué. « Pendant une semaine on attaquait les trois mêmes nuées encore et encore, sans effet. C’était frustrant. Mais aujourd’hui, le mélange marche beaucoup mieux. Il n’empêche nous sommes inquiets pour les Kényans et leur source de revenu. Donc plus on agira vite, mieux ce sera. »

Le gouvernement a employé Farmland Aviation pour 100 heures de vol, mais la société est prête à prolonger si besoin. D’autant que la saison des criquets devrait s’étendre jusqu’à juin. Les Kényans n’avaient pas connu une telle invasion depuis près de 70 ans.

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