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En Irak, la nomination de Mohammed Allawi ne calme pas les manifestants

«Ce nouveau Premier ministre est rejeté par le peuple», ont scandé les manifestants à Bagdad, dimanche 2 février 2020. REUTERS/Wissm al-Okili
Texte par :
RFI
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Au lendemain de la nomination de Mohammed Allawi, le nouveau Premier ministre irakien, les manifestants sont redescendus dans la rue ce dimanche 2 février, à Bagdad et dans le sud du pays. Ils réclament un Premier ministre indépendant et des élections anticipées.

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C’est par milliers que les manifestants ont envahi, une nouvelle fois, les rues de Bagdad. Au lendemain de la nomination de Mohammed Allawi au poste de Premier ministre, de larges foules ont crié leur désaveu. « Ce nouveau Premier ministre est rejeté par le peuple », ont-ils scandé en brandissant son portrait barré d’une large croix rouge. Ou encore : « Allawi est rejeté, ses partis aussi ».

Parmi ces soutiens figure la puissante formation de Moqtada Sadr. Après avoir appelé à manifester vendredi dernier, le leader chiite a demandé ce dimanche à ses milices de s’allier aux forces de sécurité pour empêcher toute personne qui tenterait de bloquer les rues. Il a également demandé au ministère de l’Éducation de punir tout étudiant, professeur ou autre qui tenterait d’empêcher l’accès à des bâtiments publics. La veille, déjà, alors que Mohammed Allawi annonçait sa nomination, des groupes armés sous les ordres de Moqtada Sadr étaient entrés de force dans l’un des bâtiments, symbole du soulèvement populaire sur la place Tahrir de Bagdad.

Pour les protestataires, Mohammed Allawi fait partie intégrante du système politique qu’ils critiquent depuis maintenant quatre mois, rapporte notre correspondante à Bagdad, Lucile Wasserman. Deux fois ministre des Télécommunications sous le gouvernement Maliki, ce nouveau leader de la nation est loin du candidat rêvé par les protestataires qu’ils veulent indépendant et issu de la société civile.

Dans son premier discours officiel, Mohammed Allawi s’est pourtant voulu rassurant, en promettant de constituer un gouvernement représentatif de la population, d’assurer une justice pour les centaines de personnes tuées lors de la contestation et d’organiser des élections anticipées. Ces promesses n’ont pas convaincu les protestataires, lassés de ce qu’ils accusent être « des discours sans valeurs ». Mohammed Allawi a désormais un mois pour constituer son cabinet. L’occasion de montrer s’il peut réellement échapper à l’influence des partis politiques.

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