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Nigeria: colère des conducteurs de motos-taxis à Lagos

Vue de Lagos, au Nigeria, le 6 février 2006. PIUS UTOMI EKPEI / AFP
Texte par :
RFI
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A Lagos, au Nigeria, l’interdiction des motos-taxis et des tricycles à moteurs dans plusieurs quartiers de la ville ainsi que sur les ponts et les grands axes, entre en vigueur, ce samedi 1e février. Soit quatre jours seulement après l’annonce des autorités locales.

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L’annonce a suscité la colère parmi les centaines de milliers de jeunes conducteurs d’okada et de kéké, le nom communément donné à ces véhicules à Lagos, ville de 20 millions d’habitants qui connait un manque criant de transports en commun.

A la gare de kékés, Adeola-Odeku, dans le quartier huppé de Victoria Island, une quinzaine de chauffeurs se sont regroupés pour discuter de la nouvelle réglementation. Dans quelques heures, ils vont perdre leur première source de revenus. Jakob Mus oscille entre incompréhension et colère.

« C’est tellement triste d’apprendre cette nouvelle ! s’indigne-t-il. Moi, je travaille comme chauffeur de keke parce que je suis étudiant à l’Université ouverte nationale, ici à Lagos. J’ai besoin de ce business pour payer mes études et faire vivre ma famille. Donc, s’ils interdisent les keke, je ne sais pas du tout ce que je vais faire. »

Marches de protestation à venir

Un tricycle à moteur coûte environ 1 700 euros. Godwin Echur supervise les chauffeurs de ce quartier, majoritairement originaires du Nord du pays. Il rappelle que beaucoup se sont endettés pour développer cette activité et s’emporte contre le gouverneur de Lagos.

« Je dis au gouverneur: vous ne pouvez pas vous réveiller le matin et donner une semaine de délai à quelqu’un qui est père de famille et qui n’a pas d’alternative, tient-il à souligner. Que veulent-ils qu’on fasse ? Est-ce que le gouvernement veut voir ces jeunes se mettre à voler ? Ou alors est-ce qu’il veut qu’ils repartent à Borno, dans le Nord, pour devenir des combattants de Boko Haram qui détruisent tout ? On demande au gouvernement de bien réfléchir à tout cela. »

Malgré la crainte d’une sévère répression, les chauffeurs prévoient d’organiser des marches de protestation dans le courant de la semaine prochaine.

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