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Gambie: les autorités durcissent le ton envers le collectif «3 years Jotna»

Le 16 décembre 2019, le collectif «3 years Jotna» demandait déjà le départ d’Adama Barrow lors d’une manifestation à Banjul. Romain CHANSON/AFP
Texte par :
RFI
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Les autorités gambiennes ont annoncé l’interdiction du collectif « 3 years Jotna (3 ans, il est temps) » suite à des heurts qui ont éclaté dimanche 26 janvier lors d’une manifestation organisée par ce collectif à Banjul. Une centaine de personnes ont été interpellées et les autorités annoncent l’interdiction « 3 years Jotna ».

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Selon le gouvernement, le collectif « 3 years Jotna » mène des actions subversives. D’après Ebrima Sankareh, le ministre porte-parole du gouvernement, cette organisation tente de mener un coup d’État contre le président Adama Barrow.

Collectif illégal ?

Ce collectif n’a par ailleurs « jamais été enregistré légalement », ajoute ce responsable. Résultat, le mouvement est considéré comme illégal. 137 personnes ont été arrêtées et sont interrogées par les services de police. Plusieurs membres de ce collectif sont activement recherchés, dont le porte-parole de ce mouvement.

Pourtant, à l’origine, « 3 years Jotna » est un mouvement apolitique, composé uniquement de citoyens. Des Gambiens qui demandent au président de ne rester que trois ans aux commandes de l’État pour respecter un accord conclu au sein de la coalition de l’opposition qui avait soutenu Adama Barrow au moment de son élection.

Quatre journalistes arrêtés

Mais en réaffirmant son attachement à achever un mandat de cinq ans, Adama Barrow a suscité des frustrations au sein de la société civile, déçue par cette promesse non tenue.

Le gouvernement durcit aussi le ton envers la presse : 4 journalistes ont été arrêtés et 2 stations de radio ont été fermées. Ces médias sont accusés d’«inciter à la violence», parce qu’ils ont donné la parole aux leaders du collectif « 3 years Jotna ». Saikou Jammeh, le secrétaire général de l’Union de la presse gambienne, dénonce des arrestations arbitraires.

Ces arrestations sont illégales et arbitraires. Elles nous rappellent un mode opératoire du régime de Yahya Jammeh.

Saikou Jammeh, secrétaire général de l’Union de la presse gambienne, dénonce des arrestations arbitraires

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