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15ème Session du Comité Bilatéral Stratégique Mali-Algérie : «Notre coopération bilatérale au niveau de notre frontière commune fait face à des contraintes sécuritaires multiples dues à la présence terroriste»

La salle de conférence du ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale a abrité, le dimanche 19 janvier 2020, la 15ème session du Comité Bilatéral Stratégique (CBS) qui tient ses travaux pour la 3ème fois consécutive au Mali. Cette rencontre permettra de consolider le partenariat entre l’Algérie et le Mali. Il ressort de la cérémonie d’ouverture de ladite rencontre que la coopération entre le Mali et l’Algérie dans certains domaines est à améliorer. « Si nos relations politiques sont excellentes et exemplaires, notre coopération économique n’est pas à la hauteur des attentes de nos deux pays compte tenu des potentialités et opportunités économiques que recèlent les deux pays…Notre coopération bilatérale au niveau de notre frontière commune, fait face, malheureusement, à des contraintes sécuritaires multiples, dues essentiellement à la présence de groupes terroristes qui s’alimentent du trafic en tous genres », a souligné le chef de la délégation Algérienne, Rachid BALDEHANE.

Plusieurs personnalités ont pris part à cette rencontre dont les membres du gouvernement malien en l’occurrence le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiébilé Dramé, les ministres Amadou Koïta et Lassine Bouaré, le haut représentant du président de la République pour la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, Mamadou Diagouraga, les membres du cabinet du ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale, le secrétaire d’Etat Algérien chargé de la communauté nationale et des compétences à l’étranger, Rachid BALDEHANE accompagné d’une forte délégation. Prenant la parole, le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Tiébilé Dramé a souhaité la bienvenue à la délégation Algérienne à cette 15ème Session du Comité Bilatéral Stratégique Mali-Algérie. Avant de mettre l’accent sur l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger négocié pendant près de 9 mois avec le concours de l’Algérie. C’est pourquoi, dit-il, le Mali restera reconnaissant à l’Algérie. « Chaque fois qu’on eu besoin de l’Algérie, elle a été là à nos côtés », a-t-il dit. A l’en croire, la relation entre le Mali et l’Algérie est particulière. « Vous êtes ici aujourd’hui dans le cadre du Comité Bilatéral Stratégique Mali-Algérie qui précède du comité de suivi de l’accord d’Alger (CSA), comité décisif, ce qui a bien des égards est et historique. Depuis 5 mois, il n’y avait pas eu de CSA. C’est donc un CSA de reprise. Nous apprécions la qualité de la délégation Algérienne à cette rencontre. C’est un CSA de reprise mais un CSA dont l’agenda est décisif pour le processus de stabilisation du Mali, pour le processus de paix au Mali. Parce que l’agenda de ce CSA, ce sont les conclusions du Dialogue National Inclusif portant entre autres sur le déploiement des forces armées et de sécurité au nord du pays à Kidal en particulier. En cela, c’est un agenda d’une importance capitale pour l’évolution », a souligné le ministre Dramé. A ses dires, le peuple malien dans son ensemble est à l’écoute. «L’Algérie est à nos cotés pas seulement comme président du CSA mais par cette importante délégation Algérienne. Nous avons été toujours ensemble. Nous étions ensemble hier à Gao, à Tamanarasset, nous sommes ensemble aujourd’hui à Bamako à cette étape importante du retour envisagés de nos forces dans le nord du pays pour la réunification du pays et là aussi, nous avons besoin de l’accompagnement de l’Algérie. Ce comité bilatéral stratégique a une importance particulière parce qu’il précède au CSA décisif. Au nom du président de la République, du chef du gouvernement, de tout le gouvernement de la République du Mali, vous dire combien nos attentes sont grandes. Et nous savons qu’avec l’Algérie ami et frère, le Mali peut avec confiance regarder l’avenir », a conclu le chef de la diplomatie malienne, Tiébilé Dramé.

La crise libyenne s’invite dans le débat

Quant à Rachid BALDEHANE, secrétaire d’Etat Algérien chargé de la communauté nationale et des compétences à l’étranger, il a remercié le ministre Tiébilé Dramé pour l’accueil chaleureux qui lui a été réservé ainsi qu’à sa délégation. Il a rappelé la volonté de son pays à apporter sa contribution à l’édifice de stabilité et de paix au Mali. Pour lui, l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger demeure le mécanisme approprié pour la prise en charge d’un règlement durable de la crise malienne, basé sur des fondamentaux sacrés que sont la réconciliation nationale, le respect de l’intégrité territoriale et l’unité nationale du Mali. « L’Algérie se félicite de l’attachement de toutes les parties au Dialogue et à la préservation de l’unité et de l’intégrité territoriale du Mali », a-t-il dit. A ses dires, l’application tangible et rapide de l’accord sur le terrain ne peut être obtenue simplement par des affirmations, mais par la confiance et la volonté réciproques de respecter les engagements pris. Il a précisé que le nouveau Président du CSA, l’Ambassadeur Boualem Chebihi, apportera le meilleur de lui-même, pour l’aboutissement du processus dé paix. « Si nos relations politiques sont excellentes et exemplaires, notre coopération économique n’est pas à la hauteur des attentes de nos deux pays compte tenu des potentialités et opportunités économiques que recèlent les deux pays. Le raffermissement de notre coopération bilatérale dans son volet économique et commercial, doit, à présent, se traduire par une augmentation du volume des échanges entre nos deux pays et la réalisation de projets concrets. Il nous revient, par conséquent, de favoriser le processus de valorisation de notre complémentarité économique et de tirer profit du potentiel humain et naturel dont disposent l’Algérie et le Mali. Nos deux pays doivent saisir toutes les possibilités de renforcement et de diversification de notre coopération et créer les conditions appropriées pour des échanges féconds », a souhaité le chef de la délégation Algérienne, Rachid BALDEHANE. En outre, il a souhaité l’intensification des contacts entre les hommes d’affaires des deux pays à travers un échange régulier des missions économiques et l’organisation périodique de foires et expositions consacrées aux produits nationaux, à l’instar de la FEBAK au Mali et du MOUGGAR et de l’ASSIHAR en Algérie. S’agissant des actions d’ordre économique, dit-il, certaines sont déjà en cours tandis que d’autres sont encore à l’étude. «Notre coopération bilatérale au niveau de notre frontière commune, fait face, malheureusement, à des contraintes sécuritaires multiples, dues essentiellement à la présence de groupes terroristes qui s’alimentent du trafic en tous genres. Cette menace qui empêche, certainement, une mise en oeuvre parfaite des actions de coopération convenues entre nos deux pays, mérite, par conséquent, d’être au centre de notre stratégie commune de lutte contre l’insécurité dans notre sous-région », a-t-il dit. A cet effet, il a souhaité la sécurisation des zones frontalières communes pour les mettre à l’abri des réseaux terroristes et de trafiquants en tous genres. « Une telle sécurisation appelle au renforcement de la coopération bilatérale dans les domaines militaire et sécuritaire et à la poursuite de la coordination en matière de lutte commune contre le terrorisme et la criminalité transnationale », a déclaré Rachid BALDEHANE. Selon lui, le Mali et l’Algérie sont appelés à poursuivre leur coopération dans le domaine de la lutte contre la migration irrégulière et contre les réseaux de passeurs qui constituent un facteur d’instabilité intimement lié au fléau de la traite humaine. Enfin, il a mis l’accent sur la crise libyenne qui constitue une menace pour la stabilité des pays de la sous région.

Aguibou Sogodogo

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