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G5-Sahel : le général Dacko (sans doute) débarqué de la Force conjointe

Après le voyage du président Macron, il devrait être remplacé par un Mauritanien, avec un Tchadien comme adjoint

A la suite du déplacement récent du président Macron en Afrique, le général malien Didier Dacko qui commande la Force conjointe (FC) du G5-Sahel devrait être rapidement remercié. Il sera remplacé par un officier mauritanien, secondé d’un tchadien. Emmanuel Macron est passé par la Mauritanie…

Paris est visiblement agacé par l’attitude des autorités maliennes dans la lutte contre le terrorisme. Lundi 4 juillet, Jean-Jacques Bridey, président de la commission de la défense de l’Assemblée nationale, avait vendu la mèche, en répétant à l’antenne de RFI ce qui se dit partout en off dans les milieux qu’ils fréquentent : «  le pouvoir actuel (au Mali, ndlr) n’est pas à la hauteur des enjeux  ». Et visiblement le général Dacko non plus, alors qu’il était présenté il y a peu comme l’homme de la situation. Récemment en visite à Paris, le Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maïga expliquait que «  le Mali n’est pas un pays en guerre  » même s’«  il fait face au terrorisme comme d’autres pays  ».

La décision de virer le général Dacko – qui n’est pas officiellement confirmée – interviendrait à quelques semaines de l’élection présidentielle au Mali, le 29 juillet. Le PC de la Force conjointe est installé au Mali, à Sévaré et ce pays est l’épicentre de la lutte contre le terrorisme, même s’il déborde sur le Burkina et le Niger.

L’Elysée entend aujourd’hui «  redéployer  » la force Barkhane, alors que des discussions confidentielles ont lieu sur le rôle respectif de Barkhane et de Sabre, l’opération plus discrète des forces spéciales. Aucune décision publique n’a encore été annoncée.

Une chose semble certaine. L’armée française préfère miser sur les armées beaucoup plus aguerries du Tchad et de la Mauritanie que de leur partenaire malien.

Plusieurs épisodes récents ont contribué à tendre l’atmosphère : le massacre de civils (16 morts) par des éléments liés à l’armée malienne, l’attaque du PC de Sévaré par un groupe terroriste, puis celle, dimanche dernier, d’une patrouille commune franco-malienne à Gao. L’image d’un VBCI touché – avec quatre blessés sérieux – n’est pas de celles que l’on apprécie à l’Elysée, où l’on attendait des victoires au premier semestre 2018. Malgré le chiffre de 120 terroristes «  mis hors de combat  » depuis janvier, rendu opportunément public à l’occasion du déplacement du chef de l’Etat, le compte n’y est visiblement pas.

Source: lopinion

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