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Algérie : une charte d’éthique pour les candidats à la présidentielle

C’est une mesure supplémentaire pour accroître la crédibilité de la présidentielle : les candidats retenus ont signé une charte des bonnes pratiques électorales.

Les cinq candidats en lice pour l’élection présidentielle du 12 décembre en Algérie ont signé samedi à Alger une charte d’éthique des pratiques électorales si l’on en croit des images diffusées par une chaîne privée à la veille du lancement de la campagne. pour une première, c’est une première. En effet, jamais des candidats à une élection dans le pays n’avaient été appelés à signer une telle charte. Élaborée par l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), celle-ci « expose les principes directeurs et les pratiques particulières qui forment le cadre du comportement moral attendu des acteurs et personnes participant au processus électoral ». Les signataires s’engagent à « s’abstenir de tout propos diffamatoire, insulte ou invective envers un autre candidat ou acteur du processus électoral et tout autre déclaration qu’ils savent être erronée ». Tour à tour, les cinq candidats – qui ont tous participé aux 20 ans de présidence d’Abdelaziz Bouteflika ou l’ont soutenu – ont signé la charte puis pris la parole.

Le signe que le pouvoir suit son agenda vaille que vaille
La veille, les Algériens sont sortis massivement dans les rues pour dire non au scrutin, destiné, selon eux, à recycler le système en place. Des panneaux électoraux ont été recouverts de slogans hostiles au vote, selon des images publiées sur les réseaux sociaux, où des appels à perturber les déplacements des candidats commencent également à fleurir. Le « Hirak », le mouvement de contestation inédit apparu le 22 février, ne faiblit pas. Ce vendredi 15 novembre, le 39e depuis le début de la contestation, ni le froid, ni la pluie, ni la vague de répression qui sévit depuis le mois de juin – et qui a débouché sur une centaine d’incarcérations de manifestants, militants et journalistes – n’ont découragé les manifestants descendus en nombre dans les rues d’Alger, d’Oran et de Constantine.

Après avoir obtenu en avril le départ d’Abdelaziz Bouteflika, le mouvement avait rejeté la présidentielle du 4 juillet, qui n’a pas eu lieu faute de candidat. Le général Ahmed Gaïd Salah, homme fort du pays depuis la démission de M. Bouteflika, et le haut commandement militaire refusent depuis des mois toute autre voie de sortie de crise qu’une présidentielle et rejettent la mise sur pied d’institutions de transition réclamée par les manifestants. La campagne électorale doit débuter dimanche pour les cinq candidats, parmi lesquels figurent les ex-Premiers ministres de M. Bouteflika Ali Benflis et Abdelmajid Tebboune, des septuagénaires qui font office de favoris.

Le Point Afrique

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