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Distribution des cartes d’électeurs : Les administrateurs reprennent le travail, les délégués l’arrêtent !

La grève des administrateurs civils a pris fin hier( mercredi le 4 juillet 2018). Une équipe de reporters du journal Le Pays s’est rendue dans certains centres de la commune V du district de Bamako pour constater la reprise effective des opérations, comme prévu. Mais il s’est avéré que les délégués des partis politiques chargés de la distribution des cartes à l’école fondamentale de Baco Djicoroni ont fermé le centre de distribution jusqu’à nouvel ordre.

Les délégués des partis politiques des huit centres du quartier de Baco Djicoroni ont arrêté de travailler le mercredi matin pour non-paiement de perdiems des suppléants et délégués des partis politiques. Ces agents non pris en compte constituent le personnel de distribution sans qui le travail serait non seulement difficile, mais verrait sa crédibilité mise en cause. Notons que cet arrêt va considérablement bouleverser la période requise pour la distribution qui est déjà jugée insuffisante de l’avis de la majorité des électeurs, surtout que les citoyens venus chercher leur carte se disent fatigués des va-et-vient incessants.  Déçus, certains vont plus loin en décidant ne plus revenir. En voulant en savoir plus, beaucoup de délégués hésitent de nous parler pour des raisons qu’ils ont souhaité taire.

Moussa Togola est l’un de ceux qui ont accepté de se confier. Il est délégué de l’Adema-Pasj au centre Sacré-Cœur de Baco Djicoroni. Selon lui, les délégués et leurs suppléants sont plus d’une soixantaine d’agents, mais le gouvernorat, après de multiples réclamations, n’a pris en compte que les délégués titulaires des partis politiques et non leurs suppléants. Du coup, chaque délégué a été obligé de partager les 12 390 Fcfa reçus comme perdiems avec son suppléant, pour n’avoir finalement que 6 000 FCFA chacun au lieu 12 390 FCFA.

À le croire, l’ultimatum de la grève a été donné le lundi dernier, mais aucune disposition n’a été prise par les responsables pour les empêcher d’observer leur mot d’ordre. Pis, un responsable a remué le couteau dans la plaie en faisant savoir aux travailleurs qu’il a oublié leur ultimatum.

Monsieur Togola dira que ce désordre était prévisible, du fait qu’aucune information précise n’a été donnée en ce qui concerne celui qui devrait se charger du payement des travailleurs. Certains disaient que ce sont les partis politiques, d’aucuns prétendaient que c’était la mairie, alors que pour d’autres c’était le gouvernorat. Ce n’est pas tout. Les forces de sécurité qui veillaient sur les lieux étaient absentes le mardi pour les mêmes motifs de non-paiement de perdiems, s’étonne-t-il, avant d’ajouter qu’il leur a fallu appeler le 15e arrondissement pour venir assurer la sécurité. C’est plus tard que ses éléments seront remplacés par des gendarmes. Est-ce sérieux de minimiser une élection qui a de si grands enjeux ? Ce qui est sûr, c’est du devoir de nous tous de nous impliquer fortement pour sauvegarder notre patrimoine commun qui est le Mali.

Issa Djiguiba

SourceLe Pays

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