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L’EI joue une partie de son avenir loin de ses terres

A la tête d’une organisation affaiblie dans son berceau irako-syrien, le nouveau porte-parole de l’EI cherchera à maintenir l’unité du groupe à l’échelle mondiale

Si elle semble avoir été préparée depuis un certain temps, vu son ampleur, l’attaque de la base malienne d’Indelimane vient conforter à point nommé la propagande l’organisation Etat islamique (EI).

Alors que sa direction centrale a été décimée ces derniers mois dans une série de revers qui a culminé avec la mort de son chef Abou Bakr Al-Baghdadi et de son porte-parole, tués à deux jours d’intervalle le week-end passé, l’organisation peut revendiquer une première attaque d’envergure loin des terres de ses récentes défaites. Et maintenir le mythe d’une organisation en expansion.

Réagissant rapidement à la mort de son chef, l’EI, qui s’est désigné un nouveau « calife », Abou Ibrahim Al-Hachémi, a commencé à diffuser les images de serments d’allégeance de ses troupes à leur nouveau leader. Le choix des lieux de ces mises en scène, le Sinaï égyptien, le Bengladesh ou la Somalie, n’est pas anodin.

Affaiblissement en Irak et en Syrie
Au fur et à mesure de son affaiblissement en Irak et en Syrie, l’organisation a concentré ses efforts et sa communication en direction de ses branches régionales tout en se démarquant progressivement de son projet de proto-état dans le Levant. Parmi ses cibles prioritaires : le continent africain, où l’organisation djihadiste cherche à se greffer sur des dynamiques endogènes en parrainant de petits groupes djihadistes locaux comme en Afrique centrale ou de l’Est. Ou en s’adossant à des mouvements implantés de longue date comme au Sinaï, au Sahél, ou sur les îles et les rives du lac Tchad dans le sillage de Boko Haram.

Dans sa seconde ultime et apparition vidéo, l’ancien chef de l’organisation, Abou Bakr Al-Baghdadi, alors terré dans une cache de la province d’Al-Anbar, selon les services de renseignements irakiens, avait remercié les groupes qui lui avaient prêté allégeance l’année écoulée, en citant notamment le Burkina Faso et le Mali.

« Nous leur recommandons à tous d’attaquer leurs ennemis et d’épuiser toutes leurs capacités – humaines, militaires, économiques et logistiques », disait-il, appelant à une « guerre d’attrition » et au djihad « jusqu’au Jugement dernier ». S’adressant à l’émir de l’EI pour le Grand Sahara, Abou Walid Al-Sahrawi, actif dans le Sahel, il l’avait alors exhorté à intensifier les attaques contre la France.

Source: Le Monde

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